Qui a bien pu creuser ce gigantesque pays
souterrain... D'où viennent ces villes, toutes reliées par des tunnels,
pourvues de confort, canalisations d'eau, toilettes, puits de lumière... Et
pourquoi plus on descend, plus les plafonds des tunnels sont élevés... Et de
quand datent ces mystérieux habitats troglodytes... Autant de questions
qui en soulèvent bien d'autres...
« Les premiers habitants d'Anatolie, les
Hittites, ont creusé des habitats à même la roche tendre des falaises dans le
but de se protéger des éléments et de s'y réfugier en cas d'attaque. Plus tard,
au 6° siècle, poussant la stratégie défensive à l'extrême, les habitants se
sont construits des villes entièrement souterraines, pour échapper aux
invasions des Perses et des Arabes. Il y aurait une centaine de villages
troglodytiques dans les pics rocheux de Cappadoce. On ne peut visiter que les
villes souterraines de Nevsehir, Özhonak, Mazi, Kaymakli ou Derinkuyu.
La ville souterraine de Kaymakli est la plus
visitée de la région. Elle s'étend sur plusieurs kilomètres et compte huit
étages. La population pouvait y vivre en autonomie pendant plusieurs mois sans
trahir sa présence. Non loin de là, la ville souterraine de Derinkuyu est la
plus grande : elle pouvait accueillir plus de 30.000 habitants sur pas moins de
18 niveaux. Seuls les huit premiers ont été explorés. »
Il y a une bonne raison à ça : les niveaux
inférieurs sont envahis de sédiments qui les rendent quasiment impraticables. A
eux seuls, ces dépots alluviaux montrent que les cités sont antérieures au
dégel du Würm, dont témoignent tant de mythes à travers la planète.
La grande cité de Derinkuyu est certainement «
la plus intéressante des villes souterraines. Elle possédait un puits profond
de 60 mètres, qui permettait le ravitaillement en eau, élément essentiel lors
d'un siège de plusieurs mois. Un tunnel d'une dizaine de kilomètres reliait
Derinkuyu à Kaymakli. »
Comment vivaient ces mystérieux troglodytes...
Plutôt bien, semble-t-il. Les villes souterraines, construites ou plutôt
creusées sur plusieurs niveaux, comportaient des étables. Des couloirs et des
escaliers permettaient de passer d'une habitation à l'autre. Il y avait un
système d'aération par de grandes cheminées et un système d'arrivée et
d'évacuation d'eau ! Au total, c'est une population de 200.000 habitants qui
aurait vécu dans ces cités, ou plutôt dans ce pays enfoui : car toutes les
cités étaient vraisemblablement reliées par un système de souterrains. La
Cappadoce serait un vrai gruyère. Des kilomètres de tunnels, des hectares de
salles et d'escaliers, des milliers d'ouvriers, des millions d'heures de
travail. Qui a creusé tout ça, et dans quel but...
La version officielle prétend que ces villes
sous la terre ont été creusées par les Hittites à partir de -4000. Mais
pourquoi auraient-ils creusé toutes ces montagnes, sans un motif pressant ? «
Pour se protéger des éléments » est la réponse officielle. Quels éléments ? En
-4000, l'âge de glace du Würm était fini depuis belle lurette. Pire encore, à
partir de -9000, le dégel a causé d'innombrables inondations tout à fait
incompatibles avec un habitat souterrain : les habitants y auraient été noyés à
coup sûr.
La suite de la version officielle, encore
moins réaliste, veut que les ouvrages troglodytes et les niveaux souterrains
aient été agrandis et prolongés par les Chrétiens, contraints de vivre cachés
pour se protéger de la poussée islamique de 642. Il est vrai que l'on trouve
des peintures murales aux motifs chrétiens, mais ils sont situés aux niveaux
supérieurs, au-dessus de la surface, ce qui ne témoigne guère d'une volonté de
se cacher.
Andrew Collins exprime une perplexité que nous
partageons tous :
« Quelque chose ne colle pas. La réaction
normale d'une communauté craignant d'être écrasée par un envahisseur armé
serait de gagner des régions plus sûres, ce que firent les nombreux chrétiens
qui s'établirent en Europe de l'est, notamment en Grèce. C'était de la folie de
creuser un trou dans le sol et de s'y cacher en espérant que les persécuteurs
finiraient par repartir. »
D'autant que, comme on l'a dit, loin de
s'enfouir au plus profond comme des taupes, les Chrétiens n'ont occupé que les
niveaux situés au-dessus de la surface.
Une fois encore, les versions officielles
pèchent par manque de sérieux et de réflexion. Contre quel cataclysme l'homme
a-t-il pu creuser tous ces terriers ? Les cités des cimes andines protégeaient
contre les ravages des eaux furieuses. Mais les cités souterraines de Turquie
n'auraient pas eu d'utilité pour se protéger des inondations ou des crues, car
leurs habitants y auraient été noyés comme rats dans un trou. Par contre, elles
auraient pu favoriser la survie au cours du dernier âge glaciaire. Les
constructions souterraines sont en effet peu sensibles aux variations de
température de la surface.
Dès le 3e niveau souterrain, règne une
température constante de 11°, ce qui permet de résister efficacement au gel de
surface. Comme celui qui a sévit sous ces latitudes durant le dernier âge
glaciaire par exemple... Après le mythe du Noé des glaces, voici un autre
indice de la présence d'hommes développés à une époque très lointaine...
Source: http://eden-saga.com/fr/turquie-cappadoce-goreme-nevshehir-kaymakli-derinkuyu-villes-troglodytes.html
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