Un retour en arrière est indispensable : Vers les années
1936, dans la prévision d’un inévitable second conflit mondial, l’Allemagne
nazie s’y préparait méthodiquement. Entre autres préparatifs il était
indispensable de prévoir une logistique performante pour la guerre maritime.
Outre les accords secrets avec des “alliés du Grand Reich” et amis potentiels
dans certains pays d’Amérique du Sud pour le ravitaillement et l’avitaillement
des navires de guerre, il fallait une base discrète, solide et inattaquable
pour les sous-marins de la Kriegsmarine.
L’histoire commence en fait en 1938, lorsque le
transporteur hydravion allemand Schwabenland commandé par Albert Richter, un
vétéran des opérations par temps froid navigué à travers l’Atlantique Sud, à
destination de Terre de la Reine Maud dans l’Antarctique. Arrivés à l’endroit
prévu, situé entre le 10° méridien Ouest et le 20° Est et entre le 70° et 75°
parallèle Sud (à 10° sous le cercle polaire antarctique), une région libre de
glace avec lacs et montagnes, bordée au nord par l’Océan Atlantique, les
allemands s’attribuèrent 600.000 km carrés de terrains qu’ils baptisèrent
“NEUES SCHWABENLAND”. Appellation géographique figurant toujours sur nos atlas
sous le nom anglicisé de NEW SCHWABENLAND.
Les scientifiques allemands ont découvert de la glace des
lacs libre (chauffée par des éléments souterrains volcaniques) et ont pu se
poser sur eux. Il est largement admis que l’expédition de NewSchwabenland
visait à installer une base secrète des opérations. Une base allemande a été
établie dans la Muhlig-Montagnes Hofmann, juste l’intérieur des terres de la
côte Princesse Astrid. La zone a été rebaptisé Neuschwabenland
(Nouvelle-Souabe) et la base a été connu que comme station 211.
Des flottilles entières de sous-marins firent route vers
ce territoire et des centaines de submersibles allemands équipés du schnorkel,
connu sous le nom de tuba Walter, leur permettant de naviguer sous l’eau durant
plusieurs semaines, se dirigèrent vers cette “base” y faisant escale et un
certain nombre restèrent sur place et nul ne les revit.
Les état-major des marines des Alliés, en particulier
ceux de la US-Navy et de la Royal-Navy ont estimé, après avoir des mois durant
dressé les inventaires de la flotte sous-marine de la Kriegsmarine depuis le
début de la guerre, après avoir comptabilisé les pertes réelles, ont estimé
qu’une bonne centaine d’unités, les plus récentes en technologie, les U-21 et
U-23, avaient mystérieusement disparu… ni coulées en opérations, ni sabordées
par leurs équipages, ni saisies, ni arraisonnées par les forces Alliées.
Officiellement et statistiquement, personne ne sait où
sont passés ces sous-marins ! Il est raisonnable de penser que ces sous-marins
ne partaient pas à vide, mais outre des “équipages et passagers constitués de
techniciens spécialisés”, fuyant sur ordres l’occupation alliée en Allemagne
après ou très peu de temps avant la défaite, et du matériel sophistiqué furent
débarqués à la base du Neuschwabenland, et aussi certainement des disques volants
en pièces détachées ou tout au moins tous les plans et documents techniques
permettant de les construire y furent mis à l’abri…
La campagne oubliée de l’Antarctique
Ce n’est pas sans une bonne raison évidente que fin 1946
sous le commandement de l’amiral Richard, Evelyn BYRD, ayant un passé
d’explorateur de l’Antarctique, une expédition baptisée se mit en place pour
une opération de plusieurs mois.
Une partie de l’armada quitta la base US de Norfolk en
Virginie le 2 Décembre 1946, pour être rejointe par deux autres groupes
d’unités vers des bases de l’Antarctique prévues à l’avance, mais avec pour
objectif parfaitement ciblé, la base de NEU SCHWABENLAND.
Après avoir installé un camp de base sur une zone
centrale à Little America, les zones Est et Ouest étant couvertes par des
patrouilles maritimes et aériennes, le 13 Février 1947 les vols de
reconnaissance sur l’objectif commencèrent, mais la perte d’avions et aussi
surtout après avoir constaté que les occupants de Neu Schwabenland, disposant
d’une telle supériorité technologique inattendue, seraient invincibles face à
la logistique militaire dont était dotée les américains et leurs alliés du
moment, le 3 Mars 1947, ordre fut donné à
toute l’armada d’abandonner l’aventure et de regagner Norfolk..
Ce à quoi cette expédition fut confrontée reste encore un
mystère bien épais (malgré la profusion de “rapports officiels” prêtant plus à
sourire qu’à être crédibles!).
De retour aux Etats-Unis, Richard BYRD dira dans une conférence
de presse le 5 mars 1947 que « la menace la plus grande
vient maintenant du pôle sud car ils ont observés des engins volants pouvant
atteindre des vitesses impressionnantes ! »
Le 5 mars 1947, le journaliste Lee van Atta, accrédité
lors de cette expédition, publia dans les colonnes du plus grand quotidien
sud-américain, “El MERCURIO”, une interview de l’amiral Byrd au cours de
laquelle il déclara en substance: “C’est dur à entendre, mais dans le
cas d’une nouvelle guerre, il faudra s’attendre à des attaques d’avions qui
peuvent voler d’un pôle à un autre”.
Il laissa aussi comprendre: “Qu’il y avait là-bas une civilisation avancée qui se
servait d’une technologie supérieure“.
Rappelons-nous que ces événements se sont passés en 1947.
En résumé que conclure de tout cela : Il y a déjà des
millénaires que sur terre, des hommes de civilisations disparues ou venant
d’ailleurs disposant de technologies avancées firent voler des engins, tout
comme dès le premiers tiers de notre XX° siècle, d’autres furent également
capables de rééditer ces “exploits technologiques” dont l’homme de la rue n’a
jamais entendu parler, pas plus qu’il ne soupçonne quelle peut bien être la
source d’énergie en permettant le fonctionnement…
L’Opération Highjump
Au début de l’année 1946, la situation mondiale semblait
stabilisée après les horreurs et les morts de la seconde guerre mondiale.
Cependant, il restait encore des Nazis en fuite de part le monde, mais aussi
des bases secrètes du III Reich. La base de Neu Schwabenland, sur le territoire
allemand du même nom, en antarctique existait toujours et des Nazis l’occupait
toujours après l’armistice.
Plusieurs missions furent organisées sur ce continent
afin d’y déloger les derniers soldats du Reich, sans aucun succès. Les
expéditions se sont soldées par beaucoup de morts et une perte de matériel
énorme. Plusieurs avions espions ne revinrent jamais du secteur de la base de
Neu Schwabenland.
Aussi En 1946, le commandement allier confia la
responsabilité d’une nouvelle et colossale opération à l’amiral Richard Byrd,
l’homme le plus expérimenté pour mener cette opération à l’époque. L’Amiral
Richard Byrd avait déjà effectué plusieurs vol de reconnaissance au pôle nord
et au pôle sud à la fin des années 20 et 30 organisant et participant à
plusieurs missions aériennes dans les zone polaires en 1929, 1934 et 1939.
L’Amiral Richard Byrd prépara l’invasion avec des forces
spéciales américaines, anglaises et russes (et certainement d’autres nations) :
“l’Opération Highjump”.
Une opération militaire mais aussi à but scientifique
selon les sources officiels, notamment l’étude des pingouins. Le plan d’attaque
était d’entrer dans la région opposée de la base de NewSchwabenland et de
traverser tout le territoire Antarctique, dans la direction de l’objectif
final. L’opération militaire combina des forces terrestres et navales de façon
massive :
- 2 brise glace: le USCGC NORTHWIND et le USS BURTON
ISLAND
– 2 navires citerne: le USS CACAPON et le USS CANISTEO
– 2 porte-avions: le USS PHILIPPINES SEA et USS CURRITUCK
– 2 navires cargo de soutien: le USS YANCEY et le USS MERRICK
– 2 destroyers: le USS HENDERSON et le USS BROWNSON
– 1 sous-marin : le USS SENNET
– 1 navire catapulteur : le USS PINE-ISLAND
– 6500 hommes américains anglais et soviétiques, etc.
– 2 navires citerne: le USS CACAPON et le USS CANISTEO
– 2 porte-avions: le USS PHILIPPINES SEA et USS CURRITUCK
– 2 navires cargo de soutien: le USS YANCEY et le USS MERRICK
– 2 destroyers: le USS HENDERSON et le USS BROWNSON
– 1 sous-marin : le USS SENNET
– 1 navire catapulteur : le USS PINE-ISLAND
– 6500 hommes américains anglais et soviétiques, etc.
Il n’est pas étonnant de trouver des navires de guerre
pour une expédition scientifique, en effet nombre de ces bateaux après la
seconde guerre mondiale furent utilisés pour des expéditions par l’armée US
quand ils n’étaient pas vendus ou donnés à des organisations ou firmes non
gouvernementales, transformés alors en navire de transports où autres… La
Calypso du Ct Cousteau était un ancien démineur par exemple. Il est à noter que
le porte-avions USS PHILIPPINE SEA était neuf.
L’expédition est décrite sur ce site officiel du pôle sud
: South-pole.com (en anglais) mais relate uniquement les exploits scientifiques
sur le territoire du sud. Officiellement il n’y a pas eu de combats contre les
Nazis en antarctique. Le résultat fût un fiasco sur toute la ligne. 1500 morts
chez les alliés et une perte de matériel énorme. De retour aux USA par le
Chili, Richard Byrd dira dans une conférence de presse le 5 mars 1947 que “la
menace la plus grande vient maintenant du pôle sud car ils ont observés des
engins volants pouvant atteindre des vitesses impressionnantes !”
Aux USA il sera difficile de justifier à l’opinion
publique et au congrès la mort de millier d’hommes en antarctique avec de
nouvelles opérations. Aussi le sujet sera clos. Cette opération est pourtant
bien connue sous le nom de « guerre des pingouins », une fois que le
gouvernement fédéral indiqua que dans ce territoire il n’y avait uniquement que
des pingouins et qu’il n’y avait aucun nazi.
Mais le 8 janvier 1956, plusieurs scientifiques chiliens
revenant d’une expédition sur le continent observèrent pendant plusieurs heures
des objets volants en forme de cigare et de disque dans le ciel de la zone de
la mer de Weeddell. La même année 1956, une nouvelle opération militaire sera
essayée par les américains : l’Opération Deepfreeze. Le résultat sera encore
plus dévastateur pour l’armée US quittera se contentera de missions
géographiques et de reconnaissances simples au pôle sud.
Plus tard, l’Afrique du Sud détectera deux explosions
nucléaires dans la zone de Neu Schwabenland, une explosion en surface et une
autre souterraine…
La guerre secrète britannique
Dans les récits officiels sur les opérations militaires
alliées en Antarctique, il est très peu question de la Grande-Bretagne.
Pourtant, des documents attestent qu’elle tenta, en 1945, un assaut final
contre l’Allemagne nazie sur ce continent. On sait que les Allemands y avaient
construit, dès 1938, une base secrète où des rescapés se seraient réfugiés
après la défaite du IIIe Reich. Cette base de Neuschwabenland aurait été
entièrement détruite par l’armée britannique lors de l’expédition totalement
occultée par les livres d’histoire, mais dont témoigne ici le dernier
survivant. Une pièce essentielle qui vient éclairer le mystère de la
quarantaine de sous-marins allemands disparus à l’issue de la guerre, et
relance le « mythe » nazi de l’Antarctique.
Le dernier témoin
Aujourd’hui, presque tous ceux qui ont servi pendant la
campagne du Neuschwabenland nous ont quittés. Mais j’ai pu recueillir du
dernier survivant le récit que vous pouvez lire ci-dessous. Je précise qu’il
m’a raconté son histoire lors de deux entretiens séparés de dix ans, et que je
n’ai pu déceler aucune contradiction entre les deux récits.
Le dernier survivant de la mission témoigne
Quand on nous annonça la victoire de l’Europe, mon unité
était au repos dans une grotte de l’ex-Yougoslavie.
J’étais content que cette guerre soit finie, mais avec
les combats qui continuaient dans le Pacifique et les tensions qui montaient en
Palestine, nous savions bien que notre guerre à nous pourrait bien continuer.
Grâce au Ciel, je fus dispensé de participer à la guerre contre le Japon, mais
hélas, je fus envoyé en Palestine où l’afflux de Juifs, joint à une montée du
terrorisme sioniste, angoissait non seulement les Palestiniens, mais aussi les
forces britanniques chargées d’endiguer cet afflux et de réprimer les
insurrections.
On m’avertit que mon affectation en Palestine pouvait
durer indéfiniment. Je vis mourir beaucoup de mes compagnons soldats.
Heureusement, je reçus au début d’octobre 1945 l’ordre de me présenter à mon
officier supérieur, car j’avais été choisi pour une mission secrète à Gibraltar
(aucun de mes supérieurs ne connaissait la nature de cette mission). N’ayant
reçu aucune explication, j’espérais qu’on me rendrait bientôt à la vie civile.
Je me trompais lourdement ! J’allais passer un autre Noël sur le pied de
guerre.
Une fois arrivé à Gibraltar, un Major me prit à part et
m’informa que je serais muté aux Colonies des Îles Falkland pour instructions
complémentaires et que plusieurs autres soldats d’autres corps d’élite
britanniques allaient me rejoindre. Le mystère s’épaissit quand on nous envoya
tous par avion aux Falklands en nous demandant un complet silence. Nous avions
reçu ordre de ne même pas spéculer sur la raison pour laquelle nous avions été
choisis et sur le lieu où nous nous rendions.
Un entraînement extrême
En atteignant les Îles Falkland désolées et sévères, nous
fûmes présentés à l’officier qui commandait l’expédition et à un Norvégien qui
avait servi dans la résistance norvégienne, un expert en combats hivernaux qui
allait nous entraîner pour une mission dont nous n’avions pas la moindre idée.
Aujourd’hui, on sait que les Falklands, considérées comme le secret le mieux
gardé de l’Armée britannique, promettent quelques années difficiles à ceux qui
y sont affectés, mais dans les années 40, personne ne les connaissaient et
encore moins les soldats comme moi.
Pendant un mois, nous fûmes soumis à un éreintant
entraînement au combat par temps froid. Plonger dans l’Atlantique glacé,
affronter les éléments dans une tente en Géorgie du Sud nous paraissait Quand
d’autant plus fou que nous ne savions pas pourquoi nous étions là ! Cependant,
après cette préparation, un major et un scientifique nous expliquèrent enfin la
nature de notre mission, et là, nous réalisâmes tous qu’il y avait peu de chances
pour que nous en sortions vivants, surtout si ce que l’on soupçonnait était
exact.
Parés pour la « guerre secrète »
On nous expliqua que nous devions examiner des activités
« anormales » dans les environs des Monts Mühlig-Hoffmann à partir de la base
britannique de Maudheim. L’Antarctique, à ce que l’on nous dit, était « la
guerre secrète de la Grande-Bretagne ».
On nous informa ensuite des activités britanniques au
Pôle Sud pendant la guerre. Nous étions là, assis, intrigués par ce qui allait
nous être divulgué ; aucun de nous n’avait rien entendu d’aussi fascinant ni
d’aussi effrayant. Très peu de gens savaient que les nazis étaient venus dans
l’Antarctique en 1938 et 1939, et plus rares encore étaient ceux qui avaient
connaissance du fait que la Grande-Bretagne commençait, en réaction à établir
des bases secrètes autour de l’Antarctique. Celle que nous devions visiter,
Maudheim, était la plus importante et la plus clandestine de toutes les bases
antarctiques. En effet, elle n’était qu’à 300 kilomètres du lieu présumé de la
base nazie.
On nous informa de l’activité allemande dans l’Atlantique
Sud, autour de l’Antarctique. Un nombre impossible à estimer de sous-marins
allemands étaient manquants et non signalés ; mais, pire, certains de ceux qui
avaient fait leur reddition des mois après la fin de la guerre alimentaient
encore davantage de spéculations.
L’armée britannique avait capturé trois des plus grands
noms du parti nazi – Hess, Himmler et Ddnitz – et au moment de leur capture, la
Grande-Bretagne avait obtenu des informations qu’elle ne partagea pas avec la
Russie ou les États-Unis.
C’est sur la base de ces informations qu’agissait, seule,
la Grande-Bretagne, et nous étions à la pointe de cette opération. On nous
indiqua sans trop de précision ce que l’on attendait de nous et ce que nous
étions susceptibles de trouver sur l’Antarctique.
La Grande-Bretagne était convaincue que les Allemands
avaient construit une base secrète, et qu’ils avaient fait sortir d’Europe,
comme par magie, de nombreux Nazis dont on avait perdu la trace.
Hommes polaires, tunnel et nazis
Des révélations en cascade nous attendaient. L’été
précédent, nous dit-on, les scientifiques et commandos d’origine avaient trouvé
un « ancien tunnel ». Des militaires envoyés sur place y auraient
pénétré, mais seuls deux d’entre eux étaient revenus à leur base avant que
l’hiver austral ne soit installé. Ensuite, les deux survivants avaient fait par
radio des déclarations absurdes à propos « d’hommes polaires, d’anciens
tunnels et des nazis ». Le contact radio avait finalement été perdu en
juillet 1945, après un message de très mauvais augure pour nous :
« … les hommes polaires nous ont trouvés ! »
Après nous avoir fait écouter cet enregistrement, le Major qui devait commander
l’expédition essaya de nous encourager : « Nous allons nous rendre à la
base de Maudheim, trouver le tunnel, élucider l’énigme des hommes polaires et
des nazis et tout faire pour détruire cette menace. »
Par bonheur, les réponses à nos questions, si nombreuses,
furent honnêtes et directes.
On nous apprit que la Grande-Bretagne entendait prendre
de vitesse les Américains et les Soviétiques qui préparaient leurs propres
expéditions. Elle ne voulait pas prendre le risque que les États-Unis ou
l’Union soviétique ne découvrent la base allemande et ne recueillent des
technologies nazies. Ces deux pays avaient déjà une avance technologique sur la
Grande-Bretagne grâce aux scientifiques et aux équipements récupérés sur les
nazis. En outre, considérant l’Antarctique comme étant sous la juridiction de
l’Empire britannique, elle entendait bien être la première et la seule à
éradiquer la présence nazie sur son sol, refusant ainsi à la fois aux
États-Unis et à l’Union Soviétique la gloire d’avoir livré le dernier combat de
la Seconde Guerre mondiale.
Parachutés dans la neige
On nous emmena en avion jusqu’au point de largage prévu,
situé à 30 kilomètres de la base de Maudheim. Des chasse-neige attendaient
notre arrivée. Après le saut en parachute dans la solitude glacée, la peur au
ventre, nous rejoignîmes les chasse-neige. A partir de cet instant, nous fûmes
sur le pied de guerre. Nous devions opérer sous silence radio total. Nous
étions seuls, sans appui ni chance de retraite si nos pires craintes se
confirmaient.
Nous approchâmes de la base, sur nos gardes, mais elle
nous apparut bientôt dépourvue de toute vie, une ville fantôme. Cela éveilla
immédiatement notre méfiance, mais, comme dans toutes les campagnes
précédentes, nous avions une mission à accomplir et nos peurs ne devaient pas paralyser
notre jugement.
Première victime de l’expédition
Comme nous nous dispersions autour de la base, un fil
déclencha une alarme et une sirène retentit, déchirant le silence et nous
faisant sursauter. Une voix, impossible à localiser, nous cria de nous
identifier. Nous levâmes nos fusils, le major nous présenta, et la voix prit
corps.
Elle appartenait à un survivant isolé, et ce qu’il révéla
ne fit que nous inquiéter davantage et nous faire regretter de ne pas être plus
nombreux. Il nous expliqua que, dans le bunker numéro 1, se trouvait l’autre
survivant de « l’expédition dans le tunnel », en compagnie de l’un
des mystérieux hommes polaires dont nous avions entendu parler sur
l’enregistrement radio.
Malgré les objections du survivant, ordre fut donné d’ouvrir
ce bunker. Il essaya de s’y opposer avec une peur panique qui nous gagna
instantanément : aucun de nous ne voulait être le premier à entrer dans le
bunker. Heureusement pour moi, je ne fus pas choisi. Cet honneur fut dévolu au
plus jeune membre de notre unité désigné à la courte paille. Il entra, hésitant
un peu, en se heurtant à la porte.
Une fois à l’intérieur, un silence s’abattit sur la base,
suivi par deux coups de fusil. La porte s’ouvrit et l’homme polaire s’échappa
en courant, nous prenant tous de cours et nous laissant juste le temps de tirer
quelques coups de feu, pour la forme. C’est alors que nous pénétrâmes dans le
bunker où gisaient deux cadavres : notre camarade, la gorge tranchée, et, plus
atroce, le survivant, déchiqueté jusqu’aux os.
Nous étions
envahis de colère et d’interrogations après avoir vu mourir un membre de notre
unité quelques heures seulement après notre atterrissage, et nous écoutâmes
anxieusement les réponses du dernier survivant aux questions du Major. Il lui
demanda d’abord ce qui avait bien pu arriver à l’autre survivant, et comment il
s’était retrouvé piégé dans le bunker avec cet homme polaire. Mais l’homme
préféra commencer par le début, c’est-à-dire le moment où ils avaient découvert
le « tunnel ». Le scientifique qui nous accompagnait prenait des
notes.
Une immense base souterraine
On apprit que la région où se trouvait le tunnel était
l’une de ces vallées sèches particulières à l’Antarctique, ce qui explique la
facilité avec laquelle les Britanniques avaient pu le trouver.
Les trente membres de la base de Maudheim avaient l’ordre
de découvrir où conduisait le tunnel.
Ils avaient parcouru le tunnel pendant des kilomètres, et
finalement, étaient arrivés à une vaste caverne souterraine anormalement tiède
; certains parmi les scientifiques pensèrent qu’elle pouvait être chauffée par
géothermie. L’immense grotte comportait des lacs souterrains, mais, beaucoup
plus mystérieux, elle était éclairée artificiellement. Devant l’immensité de la
grotte, l’expédition s’était divisée pour mieux l’explorer.
C’est alors qu’ils avaient découvert l’énorme base
construite par les nazis, avec des quais pour les sous-marins, dont l’un
d’entre eux, semble-t-il, pût être identifié. Mais plus les britanniques
avançaient, plus le spectacle était étrange. Le survivant parla notamment
« de hangars pour d’étranges avions et de multiples excavations ».
Cependant, leur présence n’était pas passée inaperçue et
les deux survivants de la base de Maudheim avaient vu leurs camarades se faire
capturer et exécuter un par un. Après avoir été témoins de six exécutions, ils
s’étaient enfui par le tunnel, mais trop tard : « les hommes polaires
arrivent ! », avait alors hurlé le survivant.
Les forces ennemies à leurs trousses, ils n’avaient pas
eu d’autre choix que de retourner à leur base pour informer par radio leurs
supérieurs de ce qu’ils avaient découvert. Ils avaient réussi à rentrer à la
base, mais, comme l’hiver approchait et qu’il y avait peu de chances pour qu’on
vienne les secourir, ils avaient décidé de se donner toutes les chances de
pouvoir témoigner de leur découverte. Ils s’étaient donc séparés, chacun
prenant un poste radio sans fil et attendant dans un bunker différent. L’un des
survivants avait servi d’appât et lorsqu’une poignée d’hommes polaires l’avait
découvert dans son bunker, ils avaient cru qu’il était le dernier survivant. Le
plan avait fonctionné, mais au détriment de sa vie et de la radio, car le brave
du bunker numéro un détenait le seul poste radio sans fil opérationnel qui fut
détruit dans la bagarre.
Le deuxième survivant n’avait plus eu d’autre choix que
de s’asseoir, attendre, et essayer de ne pas devenir complètement fou.
Une source d’énergie inconnue
Sans
explications satisfaisantes, l’homme nous parla ensuite des hommes polaires
comme étant des produits de la science nazie.
De la même manière, il tenta de nous expliquer la manière
dont les Nazis se fournissaient en énergi : celle-ci provenait, d’après lui, de
l’activité volcanique, qui, à travers sa vapeur, leur permettait de produire de
l’électricité.
Mais il semblerait que les nazis disposaient d’une source
d’énergie inconnue, car le survivant déclara :
« … d’après ce dont j’ai été témoin, la
quantité d’électricité requise est supérieure à ce que pourrait produire, à mon
avis, de la vapeur ».
Les scientifiques de l’expédition rejetèrent la plupart
des informations livrées par le survivant, lui reprochant même son manque de
culture scientifique et objectant que ces données « ne pouvaient en aucun
cas être véridiques ».
Le major, quant à lui, voulait en savoir plus : en savoir
davantage sur l’ennemi que nous avions à affronter et sur ce qu’allait bien
pouvoir faire l’homme polaire qui s’était échappé. La réponse ne fut pas pour
nous réconforter et poussa le scientifique à annoncer que le survivant était
« bon à enfermer ». Il n’y a pas de mots pour exprimer ce que nous
ressentîmes en entendant la réponse : « Il va attendre, nous épier en se
demandant quel goût nous pouvons bien avoir. »
Un paysage saharien
En entendant cela, le Major ordonna qu’un tour de garde
soit établi pendant que lui et le scientifique discuteraient, en privé, de la
suite de la mission.
Le lendemain matin, on nous ordonna d ‘inspecter le
tunnel et pendant les quarante-huit heures qui suivirent, nous
progressâmes régulièrement vers la vallée sèche, lieu du supposé « ancien
tunnel ». En arrivant dans la vallée sèche, nous fûmes tous abasourdis,
car on nous avait dit que l’Antarctique était totalement entouré de glaces et
pourtant, nous étions dans un paysage qui rappelait le Sahara.
Nous avions l’interdiction d’approcher du tunnel avant
que le camp de base provisoire n’eût été dressé. Pendant que les hommes
construisaient la base, le scientifique et le major inspectaient le tunnel.
Au bout de quelques heures, ils revinrent au camp pour
nous faire part de ce qu’ils avaient vu et de notre prochain plan d’action. Le
tunnel n’était pas du tout ancien, d’après le scientifique et le major ajouta
que les murs de granit poli semblaient interminables. Nous pourrions le
constater nous-mêmes le lendemain, après une bonne nuit.
Juste avant de nous assigner nos tours de garde, on nous
confirma qu’il s’agissait de suivre le tunnel jusqu’au bout, « jusqu’au
Führer, au besoin ».
Il est difficile de dormir dans l’Antarctique pendant les
mois d’été, à cause de la lumière du jour qui brille perpétuellement. Mais
cette nuit-là, le sommeil fut encore plus long à venir…
Autopsie d’un homme polaire
Et cette nuit-là, l’homme polaire revint, effectivement.
Mais cette fois-ci, il n’y eût pas de victime dans notre camp : l’homme polaire
s’écroula sous nos balles. Le scientifique, après avoir examiné le cadavre,
déclara que l’homme polaire était un « humain », certes plus poilu et
mieux armé contre le froid. Après une autopsie rapide, le corps fut mis dans un
sac afin d’être conservé jusqu’à un prochain examen plus minutieux.
Le lendemain matin, deux personnes restèrent à l’entrée
du tunnel, avec le cadavre, les chasse-neige, l’équipement et, le plus
important, la radio. En tête de l’expédition, le major était accompagné du
Norvégien et du scientifique. Le survivant, lui aussi, était indispensable au
succès de la mission. Nous voulions tous nous joindre à eux.
Je fus choisi avec quatre autres hommes tout joyeux :
nous allions entreprendre l’une des expéditions les plus passionnantes, et
peut-être les plus importantes, de l’histoire de l’humanité. Bien que leur rôle
fût tout aussi essentiel pour le succès de la mission, les deux compagnons qui
restaient à l’entrée du tunnel étaient déçus.
Une véritable ruche technologique
En nous préparant tous les neuf à entrer dans le tunnel,
nous nous assurâmes que nous avions emporté suffisamment de munitions et
d’explosifs pour mener un affrontement et peut-être détruire la base dans son
intégralité, car telle était notre mission : non pas sauver, mais détruire.
Nous marchâmes longtemps dans l’obscurité et, au bout de quatre heures, nous
commençâmes à percevoir de la lumière au loin, à environ une heure de marche,
une heure interminable, la tête pleine de questions. Finalement, nous arrivâmes
dans la vaste caverne éclairée artificiellement. On se dirigea ensuite à
l’endroit d’où les survivants avaient été témoins des exécutions. En observant
d’en haut les galeries de la caverne, nous fûmes ébahis par le nombre
d’ouvriers qui s’activaient ici et là, comme des fourmis.
Mais ce qui était le plus impressionnant, c’était
l’énormité des constructions en cours. Tout semblait indiquer que les nazis
étaient dans l’Antarctique depuis longtemps. Le scientifique notait tout ce
qu’il pouvait, dessinait des diagrammes, prenait des échantillons de roche, et
des photos. Le major, de son côté, s’intéressait davantage à la manière de
détruire la base sans être pris par les nazis.
Au bout de deux jours de reconnaissance attentive, le
scientifique et le major décidèrent des cibles pour les mines. Elles allaient
devoir être placées tout autour du toit de la caverne.
D’autres cibles étaient également prévues, comme par
exemple le générateur et les cuves d’essence ainsi que, si possible, les dépôts
de munitions.
Trois survivants seulement
Pendant toute la journée, nous posâmes des mines et
primes des photos de cette technologie très avancée , nous prîmes aussi un
otage, un « homme polaire ».
Une fois les mines posées et les preuves substantielles
de l’existence de la base rassemblées, nous nous dirigeâmes vers le tunnel.
C’est alors que nous fûmes découverts et poursuivis par des hommes polaires et
des nazis. En atteignant le tunnel, nous plaçâmes un obstacle sur le passage de
sorte à ralentir nos ennemis assez longtemps pour que les mines explosent.
Certaines mines avaient été placées à l’entrée du tunnel, et quand nous
entendîmes les explosions, nous espérâmes que nos poursuivants avaient été
atteints. Il n’en était rien.
Les mines avaient bien obstrué le tunnel, mais les nazis
et les hommes polaires nous poursuivaient. Seulement trois d’entre nous en
réchappèrent : le Norvégien, le scientifique et moi-même. Quand nous
atteignîmes la vallée sèche, suffisamment de mines avaient été posées pour
fermer le tunnel à jamais. Après que les mines eussent explosé, il ne subsista
aucune trace de tunnel. Curieusement, il resta très peu de preuves de la
mission. Qu’elles aient été perdues accidentellement ou à dessein importait
peu, car le scientifique était déjà parvenu à ses conclusions et la mission
avait été accomplie.
Retour aux Îles Falkland
Le camp fut démonté et nous rentrâmes à la base de
Maudheim d’où l’on nous évacua. On nous transporta par avion jusqu’aux Colonies
des Îles Falkland. En atteignant la Géorgie du Sud, on nous distribua une
directive nous interdisant de révéler ce que nous avions vu, entendu, et
rencontré. Le tunnel fut expliqué comme n’étant rien de plus qu’un accident
naturel, « une érosion glaciaire ». Les hommes polaires n’étaient
autres que « des soldats débraillés devenus fous ». La présence
d’Allemands n’a jamais été mentionnée dans le rapport, et toute idée de rendre
publique la mission fut fermement rejetée.
La mission ne serait jamais rendue officielle, bien que
certains éléments de celle-ci aient déjà
fait l’objet de fuites vers les Russes et les Américains.
Aucune reconnaissance
Ainsi mon dernier Noël de la Seconde Guerre mondiale se
passa-t-il sur le continent Antarctique en 1945, à combattre les mêmes nazis
que j’avais combattu tous les Noëls depuis 1940.
Le pire, c’est le fait que l’expédition n’ait jamais reçu
aucune reconnaissance ni les survivants aucun honneur. Au contraire, les
survivants britanniques furent démobilisés, le rapport du scientifique disparut.
Cette mission n’a jamais figuré dans les livres
d’histoire, alors que s’y trouve la mission de 1950, menée par une expédition
conjointe de Britanniques, de Suédois et de Norvégiens, et qui dura jusqu’en
janvier 1952. Elle avait pour but de vérifier et d’enquêter sur certaines
découvertes des expéditions nazies de 1938-1939 au Neuschwabenland.
Neuschwabenland revisité ensuite
Cinq ans après notre mission, Maudheim et Neuschwabenland
furent revisités, et cette expédition avait tout à voir avec la campagne du
Neuschwabenland, mais, plus important, avec ce que nous avions détruit. Pendant
les années qui s’écoulèrent entre les deux missions, la Royal Air Force ne
cessa de survoler le Neuschwabenland.
La raison officielle invoquée par la RAF pour ces vols
intensifs était la recherche de lieux propices pour établir des camps de base.
Toutefois, on ne peut s’empêcher de se poser des questions. »
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