Si ce chapelet d'îles perdues au large de
l'Afrique de l'Ouest est si discret dans l'Histoire humaine, ce n'est pas
pour rien à priori. En effet, ces îles étaient complètement inhabitées lorsque
des marins portugais y débarquèrent pour la première fois,
entre 1456 et 1460. A priori, à cause de l’éloignement
du continent, le pays a connu une histoire radicalement différente du
reste de l’Afrique.
La date exacte à laquelle accosta le premier bateau
portugais n’est pas connue. Ils décrivirent alors l’archipel comme étant
inhabité. Cependant, vu le régime des vents et courants dominants de la région,
il n’est pas exclu que des pêcheurs maures, wolofs, sérères ou
encore lébous y aient débarqué. Selon certains récits, des Arabes ou
des Phéniciens auraient visité l’archipel plusieurs siècles avant les
Européens. L’historien portugais Jaime Cortesão rapporte
une légende selon laquelle les Arabes auraient visité une île, qu’ils nommaient
« Aulil » ou « Ulil », où ils récoltèrent du sel dans
des marais salants naturels. Selon lui, il pourrait s’agir de l’île
de Sal. Selon une étude récente de Gavin Menzies, une des
flottes de l’explorateur chinois Zheng He aurait atteint le Cap-Vert
en 1421. Ces flottes avaient été envoyées par l'empereur Zhu
Di afin 'd'explorer
le monde'.
En 1456, l’explorateur portugais Alvise
Cadamosto découvrit quelques îles du Cap-Vert, puis Diogo Dias et Antonio
Noli,
capitaines au service d’Henri le Navigateur, découvrirent le reste de
l’archipel les années suivantes. Ribeira Grande, première ville européenne
permanente sous les tropiques, qui porte actuellement le nom de Cidade
Velha,
fut fondée en 1462. Les îles – du moins les îles montagneuses – étaient
alors couvertes de végétation.
Les Portugais importèrent rapidement des
esclaves depuis la côte ouest du continent. Situé sur les grandes voies
commerciales entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques, l’archipel s’enrichit
grâce au commerce triangulaire au cours
du xvie siècle. Cette prospérité attira les convoitises de nombreux
pirates, dont Francis Drake qui saccagea Ribeira Grande
en 1582 et 1585. La ville déclina après une attaque française
en 1712 et Praia devint la nouvelle capitale. Mais ce n'est
pas l'histoire récente de cet archipel mais éventuellement des traces
d'occupations plus lointaines, qui seraient en soi extraordinaire vu
l'isolement de cet archipel (isolement peut-être apparent car les Caraïbes se
trouvent précisémment en face, de l'autre côté de l'Atlantique) qui est tout de
même sous un courant marin provenant nettement de l'ouest : de la végétation et
même des troncs d'arbres provenant des amériques s'échouent sur les plages
ouest des îles. Des traces ont été effectivement relevées finalement :
Pendant ses 25 ans de recherche
botanique au Cap Vert, Chevalier releva 5 sites d'art
rupestre , de possibles "dolmens" sur Santiago, Fogo,
et Sant'Antao ainsi que des enclos de pierre et des huttes
abandonnées sur plusieurs îles et
des habitations troglodytiques modernisées sur Santiago et Fogo
.
A l'embouchure de la Ribeira de D. Joao, sur
Maio, il signala une croix chrétienne peinte et nota
l'existence supposée d'une inscription sur le flanc de la
montagne escarpée de Rochintha, sur Boa Vista (3). Ni lui, ni le géologue
Kreijei-Graf, ne furent capables de localiser précisémment
les inscriptions de Rochinha. Un site sur Sant'Antao, dans le bassin
d'Altomira, n'a pas non plus été localisé, tout comme la Rocha Escrita,
près de l'embouchure du Prata, sur Sao Nicolau. Seul le site 1, près de
l'embouchure du Penedo, à Janela, sur Sant'Antao, a été localisé et
publié. Wolfel (1958) a fait la relation entre les gravures
de Janela et celles des Guanches préhispaniques des Canaries et il
prétend que les gravures du Cap Vert prouvent le diffusionisme
des "Vikings de l'âge de la pierre" et l'existence
d'une "Hochkultur" mégalithique.
Pas d'informations sur des recherches locales ou
autres pour retrouver ces éventuelles traces des Guanches, mais il faut tout de
même noter que des outils du paléolithique supérieur ont été trouvé juste en
face sur la presqu'île du Cap Vert attachée à l'Afrique : 60.000
ans d'âge.
L'archipel des îles du Cap Vert : notez les
hauts-fonds constitués de plateaux reliant les îles : toutes les surfaces plus
claires ont été hors de l'eau un jour, d'autres se sont éboulées sous l'eau...
Pour l'instant et en attendant d'autres données
apparemment rares sur cet archipel, un tour du côté des satellites et des
images récentes bouleverse un peu plus mon opinion sur ces îles dont le seul
intérêt étaient les marais salans nombreux et une étape vers les amériques ou
le long de l'Afrique.
En fait, en examinant de prêt l'espace entre
deux de ces îles apparaît une évidence : un énorme effondrement du plateau qui
les reliait qui a dû d'ailleurs provoquer à son époque un énorme tsunami... et
de vraiment très curieuses structures englouties précisémment entre les deux
îles. Notons que ces îles volcaniques ont vraiment l'air d'avoir été balayées
et nettoyées en surface par quelque chose de puissant. Pareil, l'espace entre
les deux îles (qui sont sur un ancien plateau possiblement hors de l'eau dans
le passé quand l'océan était plus bas) a été laminé et érodé par de puissantes
vagues (mais il s'agit là de roches volcaniques friables à priori : cette
érosion n'est peut-être pas si lointaine que ça). Mon impression générale est
qu'il y a trop de coincidences (ponts entre les îles) et de structures avec
angles droits à cet endroit englouti de façon catastrophique, qu'en pensez-vous
? Une meilleure définition des images satellites seraient bien sûr le bienvenu.
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