Cronos et les Titans



 Aux sources de la mythologie grecque, c'est Hésiode qui nous donne la première description des origines de l'univers, des dieux et des hommes. Voici sa version de l'histoire.

Au commencement est le Chaos, trou noir, vide indescriptible d'où émergent Gaia la Terre et Eros l'Amour, "le plus beau des dieux immortels, lui qui affaiblit les membres, dompte en tout dieu et en tout homme l'intelligence et la volonté prudente". Du Chaos naissent aussi la Nuit d'en haut et Erèbe, le Noir des Enfers. Erèbe et la Nuit engendrent le Jour qui éclaire les mortels et Ether la lumière. Quant à Gaïa, la Terre, elle enfante tous les autres.

La Terre pond d'abord Ouranos le Ciel étoilé, puis elle enfante les montagnes et Pontos le flot marin, créature masculine. Bon. En clair, ça raconte quoi ?! Platon nous a appris à décrypter les récits mythologiques, imitons-le. La Terre est la mère du Ciel. Alors le ciel est fils de la terre et avec la terre il a enfanté des géants pourrait bien se traduire ainsi :  dans les temps anciens, des fils de la terre sont allés au ciel, dans les étoiles lointaines, et ils sont revenus. Ces fils de la terre étaient des géants.

Les géants ou Titans qui nous ont créés étaient bel et bien des habitants de la planète Terre. Ils possédaient un niveau scientifique suffisant pour voyager dans les étoiles, ou pour fabriquer une nouvelle race à leur image. C'est bien ce que dit le mythe : ensuite Gaïa  la Terre s'unit à son fils Ouranos le Ciel pour donner le jour à douze géants aux pouvoirs étendus, les Titans  : Cronos et Rhéa parents des Olympiens; Océan, et Prométhée père de la race humaine.



 Gaïa et Ouranos engendrent encore les Cyclopes, "dont les noms évoquent la lueur de l'éclair, le choc de la foudre et le fracas du tonnerre." Enfin, ils mettent au monde les Hécatonchires, monstres aux cent bras et aux cinquante têtes. Mais Ouranos-Ciel, craignant que l'un de ses fils ne le détrône, les maintient tous dans les profondeurs de la Terre. Celle-ci, de plus en plus pesante, implore ses enfants de la délivrer et de se venger de leur père. Elle crée une faux d'acier dont seul Cronos accepte de s'emparer.


Et, au moment où le Ciel enveloppe la Terre, Cronos tranche d'un coup les testicules de son père. Ainsi la faux du Temps permit à la Terre de triompher du Ciel. Le sang de la blessure tombe sur la Terre pour y engendrer de nouveaux monstres, les Erinyes, déesses ailées aux cheveux entremêlés de serpents, les Géants et les Méliades, nymphes des frênes. Rien de tout ça n'est très moral, ni très respectueux de la loi d'harmonie.

Bref. Auteur du premier coup d'état divin, Cronos devient calife à la place du calife. Son règne, à ce qu'on dit, fut celui des fleuves de lait et de miel, celui du printemps éternel, celui de l'âge d'or.
Comme la Bible, la mythologie grecque nous enseigne que les premiers hommes, ceux de la race d'or, étaient androgynes ; ils pratiquaient toutes sortes de jeux sexuels, mais ne se reproduisaient pas "par les voies naturelles", comme disent les toubibs. En effet, pour Hésiode, ils naissaient de la terre. De nombreux auteurs ont voulu y voir une métaphore, mais si c'était de l'argent comptant ?

Ou plutôt de l'argile comptant. La race d'or est née de manipulations génétiques, aidées par l'argile, matière toute particulière, qui a servi de catalyseur. La race d'or venait au monde adulte, par clonage. Ce n'est qu'à la fin de l'âge d'or, tandis qu'il chassait Adam et Eve du paradis terrestre, que Dieu dit à Eve : "Tu enfanteras dans la douleur". Car la race d'or jouissait d'une longévité sans pareille. Les Patriarches bibliques vivaient plusieurs siècles.

Le record est détenu par Mathusalem, qui approcha du millénaire. En Scandinavie, le Kalevala, recueil de légendes mythologiques, évoque aussi ces hommes aux très longues vies. La légende de Merlin, le cycle de Rama ou l'épopée de Gilgamesh nous parlent aussi de ces hommes aux vies de plusieurs siècles. Nous n'y avons pas cru, pas plus que nous avons cru aux géants. Dans les deux cas, nous avons eu tort. Les géants sont omniprésents dans les légendes, les traditions et les mythologies du monde.


Ils sont représentés sur des fresques, des vases, des mosaïques, et des enluminures aussi bien en Chine qu'en Inde, en Europe qu'au Moyen-Orient, en Afrique, au Groënland, en Océanie ou en Amérique. On a retrouvé des histoires de géants , des images de géants, des empreintes de géants, des crânes de géants, des squelettes de géants. Trop de fumées pour qu'il n'y ait pas de feu. Les hommes d'or avaient de multiples pouvoirs. Vivant parmi les Dieux, ils voyaient en œuvre la puissance de l'esprit, et ils s'en servaient.




Les Cyclopes, bâtisseurs des mégalithes, savaient annuler la gravité, comme le Titan Atlas et ses fils les Atlantes. Les Cyclopes, nous dit Hésiode, vivaient dans "la lueur de l'éclair, le choc de la foudre et le fracas du tonnerre". Ils avaient domestiqué l'énergie de la foudre, et captaient les éclairs pour faire tourner leurs machines et voler leur savions. Ils maîtrisaient également la magie, qui est l'utilisation normale de l'hémisphère droit du cerveau.

Notre modernité oppose à tort la science et la magie. Ce sont les deux pôles de l'esprit, développés par les deux hémisphères de notre cerveau. Tandis que l'hémisphère gauche gère le monde rationnel, le cerveau droit est le domaine de la créativité, de la magie, du nagual. Or cet hémisphère droit, clé de la magie et des pouvoirs psys, est en train  de s'atrophier à force d'inaction. Au secours ! Sans notre cerveau fée, comment redevenir des dieux ?

L'âge d'or, le paradis perdu, la nostalgie d'un antique passé plus brillant, plus magique, voilà encore un mythe récurrent dans de nombreuses traditions. S'y associent souvent les images d'un jardin disparu où des arbres d'abondance donnaient leurs fruits à profusion tout au long de l'année, où coulaient sans fin les ruisseaux de lait et miel, où la vie était plus facile, plus longue et plus belle qu'à présent. Et ce passé vertigineux ne ressemble pas à l’enfance.

Il évoque au contraire la maturité, la puissance, la force surhumaine de géants, l'intelligence divine de super-cerveaux. N'en déplaise à Darwin, nos ancêtres du Néolithique ne poussaient pas des cris rauques en sautant de branches en branches. Ils n'étaient pas vêtus de slips en peau de bison. Ils n'assommaient pas leurs compagnes à coups de gourdin. Ils profitaient pleinement d'un magnifique accomplissement scientifique et magique, surfant sur l'onde alpha de leurs deux hémisphères cérébraux appariés.

Les caractéristiques de l'âge d'or, longévité, force surhumaine, éternel printemps, donc beaucoup de fruits et de récoltes,  sont la description exacte de notre planète après qu'elle se fut retrouvée dans le plan de l'écliptique. Les saisons disparaissent aussitôt, remplacées, sous nos latitudes, par un éternel printemps. D'où l'abondance de fruits toute l'année. D'autre part, notre planète s'est mise à produire de prodigieuses quantités d'énergie, car le système rotor-stator qu'elle forme était alors en parfait équilibre.

De véritables flots d'énergie subtile circulaient sur toute la planète, créant des conditions optimales pour la vie, le biotope sacré. L'agriculture démarre à ce moment, et les récoltes sont boostées par les flux sacrés. D'où l'impression d'abondance, car pour les hommes sauvages, passer de la disette du chasseur-cueilleur aux grasses récoltes du cultivateur, c'est entrer au paradis. Sous l'influence civilisatrice des Atlantes, les nouveaux cultivateurs apprennent à domestiquer les animaux.

Les premiers animaux soumis sont les vaches et les abeilles, d'où les fleuves de lait et de miel toujours cités comme caractéristique de l'âge d'or. Bien sûr, c'est surtout l'âge d'or pour les patrons. Les hommes n'ont pas intérêt à chômer dans le service divin, les dieux sont redoutables avec le petit personnel. Pour les larbins humains, les histoires des dieux paraissent bien lointaines, toutes auréolées de lumière et de gloire, taillée dans l'étoffe des rêves. Pourtant les dieux ne sont pas des anges, loin de là.




Avec le règne de Cronos s'achève l'harmonie cosmique. Après Cronos, que reste-t-il du Temps ?

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