Les Celtes les tenaient pour des dieux venus de la terre verte,
l'île des Quatre Maîtres, la légendaire Thulé. Antiques maîtres de l'Irlande,
ils sont les gens de la grande Déesse, les Tuatha.
Jadis,
en Irlande et dans le Pays de Galles, la cérémonie la plus importante était une
marche rituelle appelée le Défi des Elfes. Les seigneurs celtes se
donnaient ce titre entre eux, car ils se disaient issus des Elfes. Mais qui sont donc les Elfes ? Des êtres
mythiques, sortis de l'imagination de quelques auteurs romanesques, ou des
peuplades bien réelles ? Pour la tradition celte, les Elfes sont de la lignée
des Tuatha Dé Danaan, ces géants qui jadis ont régné sur l'Irlande.
Mi-légendaires
mi-historiques, les Tuatha érigèrent les
grandes pierres pour aider la terre, car ils avaient le savoir de génies,
la connaissance de dieux sages et la force de géants.
Or
ces Tuatha bâtisseurs des mégalithes sont les valeureux descendants des
Proto-Américains, issus des Elohim, c'est à
dire des dieux. Les Elfes représentent donc notre filiation divine, sans qu'on
puisse dire s'ils appartiennent à une autre espèce que nous. Sont-ils des
hommes aux grands pouvoirs, des hommes de connaissance, des ingénieurs surdoués
certes mais bien humains, ou viennent-ils d'une lignée différente, d'un autre
système stellaire ? Dans la mythologie celte
d'Irlande, "les Tuatha Dé Danaan (le peuple de la déesse Dana)
sont des dieux venus de quatre îles du nord, Falias, Gorias, Findias et
Murias, d'où ils apportent cinq talismans, la lance de Lugh, l’épée de
Nuada, le chaudron et la massue de Dagda et la Pierre de Fal."
La
pierre de Fal dite "pierre du destin" est longue et étroite. De la
hauteur d'un homme, la pierre devait être touchée par les prétendants au trône,
et elle rugissait pour désigner le futur roi. On la conservait à Temuir. Une
autre pierre semblable jouait le même rôle en Ecosse. Elle a été volée par
Edouard 1er d'Angleterre qui l'apporta à Londres. "Quand les gens de
Dana arrivent en Irlande, l’île est occupée par les Fir Bolg qui seront vaincus
à la Bataille de Mag Tuireadh ou Tuired."
"Les
Tuatha Dé Danaan - parmi lesquels Lugh et son fils Cùchulainnsont les plus célèbres - sont les ancêtres mythiques
des Celtes d’Irlande, mais pas seulement : on retrouve leur trace dans tout le
monde celtique. Présentés comme des dieux et des déesses, des magiciennes
et des héros, ils maîtrisent la Connaissance, le Savoir et la
Recherche, sous la protection des Trois Druides Primordiaux : Eoloas, Fiss et
Fochmarc."
"Par
des moyens magiques, les Tuatha jouissent de l’immortalité. Mais face aux
envahisseurs celtes, ils doivent se replier dans le Sidhe. Les dieux s’effacent
devant les hommes, les Tuatha laissent la place aux Gaëls." Les
Tuatha se replient dans le Sidhe, nous dit la légende. Mais elle ne nous dit
pas où est le Sidhe, ce pays inaccessible réservé aux Tuatha. Le Sidhe est un
lieu, disent les légendes celtiques. Mais est-ce un lieu réel ou un lieu de conscience ?
D'abord,
le Sidhe désigne les tumulus, portes du monde
souterrain où vivent à jamais les Tuatha de la Déesse Dana. On dit que la nuit
de Samhain, chaque Sidhe s’entrouvre pour permettre à chacun de communiquer
avec les esprits des grands ancêtres. Mais le Sidhe est plus
encore. Tantôt le Sidhe évoque un endroit paradisiaque, au-delà de l'eau,
à l'ouest, une terre édénique où règne l'abondance et le beau temps toute l'année,
où tous les jours brille le soleil sur une nature exotique et fleurie, et l'on
se dit "C'est l'Atlantide". Tantôt le Sidhe évoquent un
autre plan, où tout est parfait, calme et voluptueux. Ou encore, le Sidhe est
la paix. Ou bien le Sidhe désigne les cavernes de cristal où
vivent les Tuatha sous une lumière artificielle qui leur donne la vie
éternelle.
On
dit aussi que le Sidhe est sous les collines ou les tertres, là où vivent les
Tuatha. On y reconnaît l'habitat des Hobbits inventés par Tolkien. On dit enfin
que le Sidhe est dans les cavernes chantantes, au fond des mers. Il est vrai
que des plongeurs russes ont croisé
des géants au fond des lacs de Sibérie... Les Tuatha sont-ils parmi nous ?
Ce
mystérieux peuple est parti, comme les dieux. Mais ils nous laissé leur
inspiratrice : "Divine et lointaine, elle reste dans les bois, vêtu
de pourpre d'or, armée d'une cotte de maille. A la fois souveraine et déesse,
mère et guerrière, guérisseuse et papesse, telle est Dana, la
déesse-mère des Tuatha Dé Danaan, demi-dieux de l'Irlande
pré-celtique." Dana symbolise parfaitement le très ancien culte de
la terre-mère, qui s'exprime dans la
mythologie grecque avec Gaïa, la terre.
On
retrouve ce culte en Egypte avec celui d'Isis, autre
personnification de la terre-mère. Et à la même époque, l'Isis
turque est une déesse-mère aux formes opulentes, une guerrière en
combinaison spatiale, au cœur d'un culte de la féminité, sensuel et guerrier,
qui associe les formes féminines fécondes et les massacres de cervidés. Et dans
la langue française, langue initiatique, nous avons l'équation homophonique ma
terre = mater = matière, qui syntonise notre inconscient.
En
terre celtique, le culte de la Terre Mère n'a pas disparu avec les divins
Tuatha. Les Gaulois ont continué à l'adorer sous le nom de Belisama, la Grande
Déesse. Et les Bretons la vénèrent encore sous l'étiquette de Ste Anne. La
déesse-mère est toujours là, sous un nom d'emprunt. Et encore ! Dana-an, Dame
Anne. L'homophonie peut laisser songeur. Dana a survécu aussi sous la forme de
la vierge Marie qu'on a toujours appelé Notre Dame. Le culte marial pourrait être une réminiscence païenne de la
Déesse Mère.
Pour
Jacques Bonvin, la plupart des vierges noires de nos églises, bien
que datées de l'époque médiévale, sont des références antérieures au
christianisme. Elles représentent notre Mère la Terre, portant l'Homme debout
sur ses genoux. La Terre Mère, Gaïa, Dana, Kwang-Lin, Isis, Notre Dame ou
quelque soit son nom, c'est la Grande
Déesse-Mère. Aveugle et sourde, elle envoie son amour inconditionnel à tout moment. Il
circule par de larges avenues fraîches et revigorantes, les flux
sacrés.
Lug le
Tuatha
Le
père de Lug est Cian des Tuatha
Dé Danaan, et sa mère est Ethniu, fille de Balor, des Fomoires. Leur union fut une
fondation dynastique qui a scellé l'alliance des Tuatha et des Fomoires - et
l'avènement de la Deuxième Atlantide.
Par
ailleurs, Lugh est le dieu principal des Celtes qui
ont pris, plusieurs millénaires après lui, la relève des Tuatha en terre
occidentale. A ce titre, Lugh est dit "fils du Soleil" ce
qui évoque sans doute son statut de grand initié, éveillé par la
foudre. Mais revenons à sa vie qui mêle, comme souvent, les allégories du mythe à
une réalité exaltante.
En
âge de se battre, Lug se rend à Tara, la cour du roi Nuada des Tuatha Dé Danaan. Alors qu'il se présente à la résidence du roi,
le portier lui refuse l'accès. Lug affirme qu'il peut être utile comme maître
charpentier, forgeron, échanson, champion, magicien, harpiste, poète et
historien. Mais on lui répond chaque fois par la négative ; tous ces
talents sont déjà présents à la cour de Nuada. Finalement c'est en qualité de
joueur d'échecs qu'il est accepté. Il dispute une partie énorme avec le roi
qu'il bat.
Cette
partie est purement symbolique puisqu'il s’agit d’une joute intellectuelle à
l'issue de laquelle Lug prend le pouvoir du monde. Nuada confie à Lug le
commandement de l'armée des Tuatha. On le retrouve combattant avec son
fils Cúchulainn, lors de l'invasion de l'Ulster
par la reine Medb.
Avec
l'aide de ses armes magiques, Lug mène les Tuatha Dé Danann à la deuxième
bataille de Mag Tuireadh. Balor, le redoutable chef des Fomoires, a sur le
front un oeil magique, un troisième
oeil qui lance un rayon mortel sur ceux qu'il regarde. Ce rayon fait des ravages dans
les rangs des Tuatha, et leur roi, Nuada, n'échappe pas à la mort. Alors Lugh
affronte Balor, qui darde sur lui son terrible regard. Mais Lugh tire de sa
fronde une pierre qui fait tourner l'œil derrière la tête de Balor.
Le
rayon fou se met à détruire toute son armée derrière lui. Profitant du désarroi
des Fomoires, Lug tue Balor d'un jet de sa lance magique. Fronde aux pouvoirs
stupéfiants, lance magique, oeil lance rayons, décidément cette mythologie
adore la haute technologie des armes modernes. Il s'agit d'une civilisation
beaucoup plus avancée que celle des Celtes qui la suivra. Les Tuatha comme les
Fomoires sont les descendants des premiers
Atlantes, ils ont su conserver des savoir-faire et des armes atlantes.
Après
la victoire, Lugh trouve Bres, l'ancien roi des Tuatha Dé Danaan, qui était
passé dans le camp des Fomoires. Seul et sans protection sur le champ de
bataille, Bres supplie ses anciens sujets de lui laisser la vie sauve. S'il est
épargné, il veillera à ce que les vaches de l'Irlande donnent du lait en
abondance. Les Tuatha Dé Danaan déclinent son offre, le lait qu'ils ont leur
suffit bien. Il promet alors quatre récoltes par an, mais les Tuatha Dé Danaan
lui répondent qu'une seule récolte leur convient tout à fait.
A
la toute fin, Lug épargne sa vie à la condition qu'il enseigne aux Tuatha Dé
Danaan quand et comment labourer, semer et récolter.
Cette
scène d'apparence banale permet de situer avec une relative précision l'époque
à laquelle elle se déroule : on voit bien que les Tuatha ne connaissent pas
encore toutes les finesses de l'agriculture et de l'élevage, alors que les
Fomoires, eux, maîtrisent déjà ces techniques et peuvent ainsi les enseigner.
C'était il y a environ 9000 ans, quand l'agriculture
et l'élevage ont fait leur apparition, d'abord en Egypte, puis à Sumer et
enfin dans toute l'Europe.
Dans
la mythologie grecque, on trouve un mythe qui traite des mêmes questions et
doit donc se situer à la même époque, il s'agit des travaux d'Hercule, qui doit
apprivoiser un boeuf et ramener des pommes d'or du jardin des Hespérides. Il me
semble que ces travaux d'Hercule décrivent précisément cette période où les
chasseurs cueilleurs ont découvert l'agriculture et l'élevage. Et l'on comprend
comment, petit à petit, des bagarreurs vagabondant de rixe en viol sont devenus
de paisibles fermiers sédentaires.
Lug
comme Hercule nous racontent la
domestication de notre espèce. Ou comment les héros fatigués ont rendu les armes, comment
ils se sont laissé passer la corde au cou, comment ils sont devenus des
travailleurs disciplinés. Et les vastes landes incultes de la Terre
du Milieu - chère à Tolkien - s'émaillèrent de labours. La civilisation passe
toujours par la domestication de la nature, qui va de pair avec celle de l'homme.
On
connait surtout les Tuatha pour leurs exploits guerriers, on ignore qu'ils sont
en fait le premier peuple d'agriculteurs et d'éleveurs d'Europe... bien avant
les Sumériens. Malheureusement on ne peut retrouver trace de cette
primo-agriculture car les terres des Tuatha sont au fond de la Mer du Nord. La grande île des Quatre
Maîtres est aujourd'hui visible sur les cartes martines sous l'appellation
Dogger Bank. C'est un vaste plateau rocheux qui était alors les hautes terres
de Thulé.
Cùchulainn
le Tuatha
Il
est des héros qui font rêver les enfants, comme Gilgamesh, Héraklès ou Prométhée. Dans la mythologie
celtique, Merlin d'Armor et le roi Arthur, Perceval, Gradlon le roi
d'Ys, Mélusine, la fée Viviane... Et le plus fabuleux, le géant Setanta dit
Cuchulainn.
Dans
la forteresse d'Emain Macha, qu'on a surnommé le Château des Péchés, le
forgeron Culann donnait une fête. Son dogue puissant avait été lâché pour
garder la porte du fort. Setanta n'y parvint qu'à la nuit tombée. Il ne
connaissait pas le dogue de Culann, qui l'attaqua et fut tué raide : Setanta
lui perça le crâne. Fils de Lugh, dieu de la Lumière et Roi Soleil, et de
Dectire, une mortelle splendide, Setanta le surhomme venait d'un autre monde et
n'était pas familier des coutumes et des ruses du nôtre.
Avec
son peuple de demi-dieux, les Tuatha
Dé Danaan, il venait des quatre îles du Nord. Mais l'autre monde désigne peut-être
d'autres planètes ? En apprenant la mort de son dogue, Culann le forgeron entra
en noire colère, et Setanta jura qu'il allait remplacer le chien de Culann pour
garder le Château. Le forgeron accepta. Aussi Setanta fut-il nommé"le
Chien de Culann", ce qui se dit Cùchulainn en vieux gaëlique.
Tous les habitants avaient le projet de se servir du géant pour détruire les ennemis
du Château des Péchés.
Le
devin Cathbad annonce donc que les astres réclament le départ de Cùchulainn
pour se battre contre leurs ennemis. Le géant, bon enfant, accepte. Le premier
jour, il tue deux princes ennemis, ce qui l'emplit d'une frénésie guerrière. Un
voile rouge brouille son regard, le désir de tuer devient irrésistible. Ainsi
étaient les géants, objets de pulsions sanguinaires. Dès lors,
deux voies s'ouvrent devant lui : une de lumière et une de sang. Cùchulainn
choisit la voie du sang. Conscient d'avoir été manipulé, il revient au Château
des Péchés pour le détruire.
Mais
les assiégés lui adressent trois femmes séduisantes, une blonde, une rousse,
une brune, nues toutes les trois. Désarmé, le géant tombe raide amoureux de la
plus belle, Emer, le lys d'Emain. Le tueur d'hommes devient doux comme un
agneau devant la belle. "Marions-les vite" murmure le devin
Cathbad. "Nul n'épousera ma fille s'il n'est d'abord formé par
Domhnall, le maître d'armes," réplique le père de la jeune femme.
Docile, le Chien de Culann va s'entraîner chez Domhnall, il y restera trois
ans.
Ayant
acquis la maîtrise parfaite de toutes
les armes, il revient plein d'espoir demander la main d'Emer. "A présent,
tu dois t'entraîner avec Scathatch, le maître en arts martiaux" répond
son père. Cùchulainn calme sa rage et baisse la tête. "J'irai chez
Scathatch" dit-il. Trois années passent encore. Maître en arts
martiaux, il revient demander la main d'Emer, mais une fois de plus, son père
la lui refuse sans même abaisser le pont-levis. Cette fois, le géant voit
rouge. Alors le Chien de Culannlaisse éclater toute sa rage.
Entrant
dans la forteresse, il massacre nombre de guerriers farouches. Terrifié, le
père d'Emer se donne la mort. Les amants sont enfin unis. Mais rien n'est joué.
Cùchulainn le Chien de Culann devra se battre ensuite contre des serpents qu'il
mettra en pièces et des dragons qu'il mettra en fuite : depuis lors, il
porta l'emblème du Serpent. En des
temps de troubles et de guerres, Cuchulainn, le Dogue d'Ulster, défendit seul
son pays. Face à l'invasion, il protégea l'Ulster malgré la douleur des
blessures.
Cùchulainn
est un héros tragique : avec Caladin, sa fidèle Epée, il a tué Ferdiad, son
meilleur ami, dans le feu de la bataille de Ford. A son dernier combat, un
javelot ennemi le transperce. Son ventre lacéré laisse pendre sa tripaille. Il
titube et s'écroule près d'un lac où il boit à longs traits. Ensuite, il
s'attache solidement à une pierre
levée.
Un corbeau sautille sur ses tripes en picorant son sang. Cùchulainn part d'un
dernier rire, qui s'éteint en hoquets douloureux. C'est debout qu'il fera face
à ses ennemis, c'est debout que la mort le prendra. Déjà la mort le tient,
mais son poing ne lâche pas l'épée. Trois jours durant, et trois nuits, l'ennemi
tremble dans les taillis, n'osant s'approcher de lui, ligoté à sa pierre tel un
Christ païen, son bras menaçant toujours armé de Caladin. Au matin du
quatrième jour, une loutre s'approche de Cùchulainn. Elle le renifle et boit
son sang. "Cùchulainn est mort", se disent ses ennemis. Un à un,
soulagés, ils quittent leurs terriers. La nouvelle se répand. La vie peut
reprendre son cours normal...
Voilà
l'histoire de Cùchulainn, héros mythique de l'Ulster. Cùchulainn n'est pas un
homme ordinaire. Sa filiation divine, sa force surhumaine, les exploits
qu'il accomplit et la frayeur qu'il inspire le rangent dans la catégorie des
super-héros antiques. Le fils de Lugh est de la race des Tuatha Dé Danaan, les
géants d'avant le déluge. Il est d'Atlantide, et non d'Ulster. La légende a été
importée par les Atlantes rescapés. Les quatre îles du Nord sont-elles
l'Atlantide à présent engloutie ?
On
a vu qu'au premier sang versé, une envie de meurtre monte en lui, irrésistible.
C'est un trait de caractère souvent cité à propos des géants. Hésiode nous explique que parfois les géants faisaient une
hécatombe dans les rangs des hommes, tuant et massacrant tous ceux qu'ils
rencontraient. Cùchulainn entre dans une sorte de transe et se dédouble. Un des
deux Cùchulainn choisit le sang, celui dont on nous conte l'histoire. Mais
qu'arrive-t-il à l'autre Cùchulainn ? A-t-il choisi la voie de lumière ?
Au
début, Setanta reçoit le nom de Chien de Culann. En erse, chien se dit chu, et s'intercale entre les deux
syllabes de Culann pour exprimer l'appartenance : Cuchulann. Or cette curieuse
façon de placer un mot en sandwich dans un autre, se retrouve de l'autre côté
de l'Atlantique, ce qui en soi est déjà étonnant. Plus fort encore, il s'agit
là aussi du nom d'un héros mythique fondateur. Un géant blond, qui arbore
le symbole du serpent. Exactement comme Cuchulainn...
Avec
ses compagnons du Peuple Serpent, il vient d'un autre monde. Les
Aztèques le nomment Quetzalcoatl, le Serpent à Plumes. Les Quichés, eux, le
nomment Gucumatz. Or, comme le nom de Cùchulainn, celui de Gucumatz est
formé de deux mots en sandwich : gumatz, qui veut dire serpent,
et cu qui signifie oiseau.
Chez
les Mayas, Gucumatz s'appelle Kukulkan, qui se prononce comme Cùchulainn.
Aurait-il vécu une double vie ? Le héros guerrier des Celtes est-il le dieu
pacifique célébré par les Mayas ?
Le
Clan du Loup
Nous avons vu qui étaient les Tuatha Dé Danaan, le
mystérieux peuple de la Déesse Dana-An. Héritiers de la science et
de la sagesse des Atlantes, ils avaient de grands pouvoirs.
Leur
haute taille et leur force surhumaine les apparentent à une autre espèce que la nôtre. Ils
viennent d'un autre monde, ou tout au moins d'un autre âge que les Celtes.
Quand ces derniers sont arrivés sur l'île d'Irlande, ils y ont trouvé ces
demi-dieux de l'ancien peuple des Elfes, et ils ont recueilli leur
enseignement. Bien des aspects de la sagesse et de l'initiation des Celtes leur
ont été transmis par les Tuatha. Les Celtes les écoutaient, avides de leur
sagesse, émerveillés par leur magie.
Les
Tuatha avaient conquis l'Irlande, des siècles auparavant. Leurs prédécesseurs,
les Fir-Bolg, étaient des magiciens demi-sauvages, très rusés, qui pratiquaient
le cannibalisme sur les ennemis vaincus. Cùchulainn les a
exterminés à la bataille de Mag-Tuired. Depuis lors, il semble que les Tuatha
aient vécu en paix sur la terre d'Irlande. Pourtant leur légende laisse
entendre que les Tuatha ne vivaient pas seulement en Irlande, mais aussi sur
une autre terre, le Sidh ou Sidhe.
Que
sait-on du Sidhe ? Pas grand chose. C'est la terre promise des
Tuatha. Eux seuls en connaissaient l'accès. La légende évoque la belle Niahm,
blonde fille du Roi du Sidhe. Cette princesse ne s'embarrasse ni de morale ni
de principe. Les humains sont là pour la distraire, et elle en use. Elle les
trompe, elle les allume, elle les amuse, elle en abuse. N'acceptez jamais ni
nourriture ni breuvage de la blonde Niahm du Sidhe. La moindre gorgée ferait de
vous son esclave à jamais. Niahm-niahm, elle vous gobe et s'en pourlèche...
Par
certains côtés, le Sidhe apparaît comme un lieu imaginaire. Par d'autres, il
semble aussi réel que l'Irlande. Simplement, il est ailleurs. Sur un autre plan ? C'est possible. On raconte que les
dolmens et les allées couvertes sont les entrées secrètes du Sidhe. Faut-il en
conclure que c'est un monde souterrain ? Le Sidhe serait-il comparable
aux Enfers, à l'Abzu, à l'Agartha ? Possible… mais pas
certain. Certains auteurs ont vu dans les dolmens des Portes des étoiles.
Une
entrée souterraine ne mène pas nécessairement à un monde souterrain. Voyez la
version de Tolkien, dans le Seigneur des Anneaux. On a supposé que Tolkien, à son insu sans doute, a
retrouvé une page importante de notre histoire qu'il a inconsciemment puisée
dans les annales Akashiques, tout en étant persuadé qu'il inventait des
fables pour ses garçons. Ce qui n'ôte rien, bien au contraire, à son immense
talent. Les auteurs qui font comme lui sont les plus appréciés, car les
lecteurs eux aussi ont des antennes...
Cette
authenticité profonde pourrait expliquer une part de l'énorme succès planétaire
de ce chef d'œuvre, alors que l'ère nouvelle nous lance en quête de nos vraies
racines. Gandalf ne serait-il pas le véritable Merlin, la version originale en
tout cas ? Merlin-Gandalf fut un des plus fameux sorciers de l'âge de bronze,
quand les Elfes régnaient en maîtres sur la Terre du Milieu, qui serait
l'Irlande des Tuatha. A la fin du Seigneur des
Anneaux, les Elfes embarquent sur leurs vaisseaux magiques pour d'autres
terres…dans le ciel.
Le Seigneur
des Anneaux nous conte ce passage de relais en Terre du Milieu. Le moment où
les Elfes-Tuatha ont laissé la terre aux hommes. "Voici venu le temps
des hommes", dit un des Elfes de Tolkien au moment de quitter la Terre du Milieu.
Dans le Seigneur des Anneaux comme dans la légende irlandaise, les Elfes-Tuatha
se sont embarqués pour le Sidhe, leur pays secret où ils vivent depuis lors,
invisibles aux yeux des hommes. Cette parenté étroite n'est pas due au hasard,
il n'existe pas.
Les grands poètes sont visionnaires, c'est même à ça qu'on
les reconnaît. L'imagination est un autre nom pour la clairvoyance. Certains
sont habiles à capter les émanations du passé ou d'ailleurs. Ce sont les
créatifs, artistes et médiums. Le temps vient où ces êtres perceptifs,
conscients de leur tâche sacrée, redeviendront les guides naturels de
l'humanité. Issu des Tuatha, visionnaires de l'ère précédente, un clan de
voyants guérisseurs a transmis leur tradition à travers les millénaires : les
passeurs du Clan du Loup. Ils sont les témoins d'une ère qui n'est plus, une
ère où l'intériorité comptait plus que l'apparence
Ils
sont les héritiers d'une époque où la recherche de l'éveil et de la fusion avec
notre moi divin était la seule préoccupation des hommes et des femmes. Initiés
par les Tuatha, derniers survivants
d'Atlantide, selon l'antique rituel des Mystères d'Isis, ils obéissent à la Règle
non-écrite que suivent aussi les sorciers yaquis, si l'on en croit Castaneda et
d'autres adeptes du renouveau intérieur. Cet antique rameau
d'une branche atlante porte en lui le savoir de la construction sacrée qui
guérit l'âme et le corps. On les retrouve au Moyen-Age, ce sont tous ces
Irlandais maîtres d'ouvrage des cathédrales. Sur la plupart des chantiers qui
ont fleuri dans l'Europe entière, on trouve en effet une proportion très élevée
de chefs de chantier venus d'Irlande. De là à penser que ces mystérieux
Irlandais étaient les héritiers de l'antique science de la construction sacrée
des Tuatha, il n'y a qu'un pas.
Mais
le Clan du Loup est avant tout un clan de Passeurs
d'Hommes. Les Tuatha connaissaient les secrets de l'âme humaine et savaient ouvrir
les prisons où elle s'enferme. Ils ont transmis aux initiés, d'âge en âge,
l'art et la manière d'éveiller la puissance qui dort au fond de nous. Plus que
jamais, ce savoir se révèle des plus précieux. Les initiés partagent la loi du
Secret, du Soin et du Service. Ils sont invisibles à force d'être discrets.
Mais le jour venu, chacun les croise sur son chemin.
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