Très peu peuplée, la vaste
région du Yakutia, en Sibérie, est parsemée d'étranges structures métalliques
et manifeste les stigmates évidents d'explosions de type nucléaire se
produisant tous les six ou sept siècles.
Au nord-ouest du Yakutia,
en Sibérie, dans le bassin de la haute rivière Viliuy, s'étend une région
d'accès difficile qui porte les marques d'un cataclysme ancien d'environ 800
ans responsable de la dévastation de l'ensemble du massif forestier et de la
dispersion des roches sur une surface de plusieurs centaines de kilomètres
carrés. Éparpillés dans cette zone, de mystérieux objets métalliques ont été
régulièrement observés, enfouis plus ou moins profondément dans le permafrost.
A la surface, leur présence n'est trahie que par des sites occupés par une
étrange végétation. L'ancien nom de cette région : Uliuiu Cherkechekh signifie
: "la Vallée de la Mort".
Depuis des années, le
peuple Yakut a fui cette lointaine région qui a exercé, et exerce encore, une
influence puissante sur le sort, non seulement des sociétés locales, mais de la
planète entière. Après avoir compulsé de nombreux rapports et documents de tous
genres, nous avons décidé de vous informer d'une chose qui pourrait changer
notre perception du monde et celle de notre place en son sein, en espérant que
vous saurez y trouver quelque intérêt.
Afin de dépeindre un tableau le plus achevé possible, nous avons scindé en trois cet article. La première partie décrit les faits et donne les témoignages sous leur forme originale. La seconde examine les anciennes légendes locales et la poésie épique de peuplades voisines au sujet d'étranges phénomènes. Ceci est important car vous pourrez ainsi mener votre propre enquête et apprécier par vous-mêmes chaque détail de la narration. Enfin, nous envisagerons ce qui pourrait se cacher derrière tout cela.
Témoignages
La région peut être
décrite comme un immense marécage, alternant avec une taïga quasiment
infranchissable, et couvrant une surface de plus 100 000 kilomètres carrés. De
curieuses rumeurs circulent à son sujet à propos de structures métalliques
d'origine inconnue réparties sur son étendue.
Pour découvrir l'origine
de ces rumeurs qui, de manière imperceptible, sont restées persistantes sur le
sujet, nous avons dû plonger dans l'histoire antique locale pour redécouvrir
ses croyances et ses légendes. Nous sommes parvenus à reconstituer certains
éléments de paléotoponymie et ceux-ci coïncident étonnamment avec le contenu
des légendes anciennes. Tout indiquait que les légendes et rumeurs faisaient
référence à des sites bien précis.
Dans les temps anciens, la
Vallée de la Mort était sur la toute empruntée par les nomades Evenk. Elle
reliait Bodaibo à Annybar et menait jusqu'à la côte de la Mer de
Laptev. Jusqu'en 1936 un marchand du nom de Savvinov fit son commerce sur cette
route. Lorsqu'il cessa ses activités les habitants abandonnèrent
progressivement les lieux. Finalement le vieux marchand et sa petite fille Zina
s'installèrent à Siuldiukar. Quelque part sur une bande de terre entre deux
rivières, en un lieu connu sous le nom de Kheldyu ("maison de fer" en
langue locale), le vieil homme la conduisit à une petite arche basse de couleur
rougeâtre où, après un passage en spirale, se succédaient un certain nombre de
chambres de métal dans lesquelles ils passèrent la nuit. Le grand-père de Zina
lui raconta que, même par temps de gel des plus sévères, il y faisait chaud
comme en été.
Il y eut jadis, parmi les
chasseurs locaux, des hommes téméraires qui venaient dormir dans ces chambres.
Mais ils tombaient par la suite gravement malades et ceux qui y avaient
séjourné plusieurs nuits d'affilée trépassaient rapidement. Les Yakut donnèrent
à ces sites la réputation d'être "très maléfiques, marécageux et évités
par les animaux." La localisation de ces constructions n'était connue que
des anciens chasseurs qui les avaient visitées. Nomades, ils connaissaient les
particularités de la région. Pour eux, savoir où il était prudent d'aller et où
il ne l'était pas constituait une nécessité vitale. Leurs descendants, devenus
sédentaires, ont perdu cette connaissance.
Aujourd'hui, les seuls indices
de l'existence de ces sites sont les noms anciens de lieux qui ont survécu
partiellement dans diverses légendes. Mais chaque toponyme recouvre des
centaines, voire, des milliers de kilomètres carrés.
En 1936, le long de la
rivière Olguidakh ("lieu du chaudron"), un géologue guidé par de
vieux indigènes découvrit une coupole hémisphérique de métal lisse, de ton
rougeâtre, dépassant du sol et dont le bord était si tranchant qu'on pouvait
s'y "couper un ongle". La paroi était épaisse d'environ deux
centimètres et la partie émergeant du sol représentait environ un cinquième du
diamètre total. La coupole était inclinée, de sorte qu'un cavalier monté à dos
de renne pouvait y pénétrer: Le géologue envoya une description à Yakutsk,
le centre régional. En 1979 une expédition archéologique partie de Yakutsk tenta
de retrouver cet hémisphère. Les membres de l'équipe étaient accompagnés d'un
guide qui avait vu la structure plusieurs fois dans sa jeunesse, mais il
déclara que le pays avait beaucoup changé et ils ne parvinrent pas à en
retrouver la trace. Il faut dire que dans ce pays on peut passer à dix pas d'un
objet sans le voir, ce qui explique le caractère fortuit des découvertes.
En 1853, R. Maakun,
explorateur connu dans la région, écrivait: "A Suntar (un hameau
du Yakut) on m'apprit que dans la haute vallée de la Viliuy coule un
affluent appelé Algy timirbit (ce qui signifie "le grand chaudron
coulé").
Près de sa rive, dans la
forêt, se trouve un gigantesque chaudron en cuivre. Sa taille réelle reste
inconnue car seul un bord dépasse du sol, mais plusieurs arbres poussent à
l'intérieur... "
N.D. Arkhipov, un chercheur des anciennes cultures du Yakutia, rapporte la même chose : "Parmi les populations du bassin de la Viliuycircule une légende ancienne concernant l'existence, dans le cours supérieur de cette rivière, de chaudrons en bronze ou olguis. Cette légende mérite qu'on s'y intéresse car les régions supposées receler ces chaudrons mythiques sont baignées de plusieurs cours d'eau portant le nom de Olguidakh, c'est-à-dire "Rivière du Chaudron".
Voici un extrait d'une
lettre écrite en 1996 par un autre visiteur de la Vallée de la Mort, Mikhail
Koretsky, de Vladivostok :
"J'y suis allé trois
fois. La première fois c'était en 1933, j'avais dix ans. Je voyageais avec mon
père, à la recherche d'un moyen de subsistance. Ensuite en 1937, sans mon père.
Et la dernière fois en 1947 avec un groupe de jeunes. La Vallée de la Mort
s'étend le long d'un affluent de la rive droite de la Viliuy. En fait il
s'agit d'un chapelet de vallées tout au long de sa plaine inondable. Chaque
fois, nous étions accompagnés d'un guide Yakut. Quant aux objets mystérieux, il
doit y en avoir un grand nombre, car en trois saisons j'ai vu sept de ces
"chaudrons". Ils m'ont laissé complètement perplexe, d'abord par
leur taille : ils avaient tous six à neuf mètres de diamètre.
Ensuite à cause de
l'étrange métal dont ils étaient faits. Tout le monde a écrit que c'était du
cuivre, mais je suis certain qu'il s'agissait d'un autre élément car même avec
un ciseau à froid très affûté il n'y avait pas moyen d'entamer les chaudrons
(nous avons essayé plusieurs fois). Ce métal ne se rompt pas et ne peut être
martelé, alors que sur du cuivre, le marteau aurait certainement laissé des
marques. Mais ce "cuivre" est recouvert d'une couche d'un matériau
inconnu qui ressemble à de l'émeri. Ce n'est pourtant ni un produit de
l'oxydation, ni d'écailles métalliques. On ne parvient ni à l'ébrécher, ni à
en griffer la surface.
Nous n'avons pas trouvé de
galeries menant à d'autres salles. Mais j'ai remarqué, autour des chaudrons,
que la végétation était anormale, complètement différente de celle des
environs. Elle est plus luxuriante : des bardanes à grandes feuilles; du garrot
de grande longueur; de l'herbe étrange, une fois et demie à deux fois la
hauteur d'un homme. Dans un de ces chaudrons notre groupe de six personnes passa
la nuit. Nous n'avons rien perçu de néfaste et nous sommes partis calmement
sans avoir subi le moindre désagrément. Personne n'est tombé gravement malade
par la suite. Les seules exceptions furent qu'un de mes amis perdit tous ses
cheveux trois mois plus tard, et que sur le côté gauche de ma tête, celui sur
lequel j'avais dormi, sont apparus trois petits points douloureux de la taille
d'un souffre d'allumette. J'ai depuis essayé de m'en débarrasser, en vain.
Malgré tous nos efforts,
nous ne sommes pas parvenus à prélever le moindre échantillon de ces chaudrons.
La seule chose que j'ai pu ramener est une pierre. Pas une pierre ordinaire
cependant : la moitié d'une sphère parfaite de six centimètres de diamètre.
Elle était noire et ne portait aucune trace de manufacture, pourtant elle était
lisse comme si elle avait été polie. Je l'ai ramassée sur le sol d'un des
chaudrons.
J'ai emmené mon souvenir
de Yakutia au village de Samarka, district de Chuguyevka, dans la
région de Primorsky (l'extrême orient soviétique), où résidaient mes parents en
1933. Je n'avais pas grand-chose à faire jusqu'à ce que ma grand-mère décide de
construire une maison. Il fallait poser les vitres des fenêtres et il n'y avait
pas un seul diamant coupe-verre dans tout le village. Alors, j'ai entrepris de
rayer le verre avec le bord de cette demi-sphère de pierre et il s'est avéré
que cela coupait avec une facilité déconcertante. A partir de ce moment ma
pierre fut utilisée régulièrement comme diamant par tous nos proches et amis.
En 1937, j'en fis cadeau à mon grand père, mais à l'automne de cette même
année il fut arrêté et emmené à Magadan où il survécut sans jugement jusqu'à sa
mort en 1968. Aujourd'hui, personne ne sait ce qu'est devenue ma
pierre..."
Dans cette lettre,
Koretsky souligne qu'en 1933 son guide Yakut lui avait raconté que
"...cinq à dix ans auparavant il avait découvert plusieurs chaudrons
sphériques (ils étaient parfaitement ronds) qui dépassaient bien au-dessus du
sol (plus haut qu'un homme). Ils avaient l'air tout neufs. Plus tard, le
chasseur les avait revus, cette fois brisés et éparpillés". Koretsky fait
également remarquer que lorsqu'il fit une deuxième visite, quelques années
plus tard, à un des chaudrons, celui-ci s'était considérablement enfoncé dans
le sol.
A.Gutenev et Yu.
Mikhailovsky, deux chercheurs résidant à Mirny en Yakutia,
rapportèrent qu'en 1971, un vieux chasseur appartenant au peuple Evenk leur
avait appris que, dans la zone entre les deux rivières appelées Niugun Bootur
("héros flamboyant") et Atadarak ("lieu du harpon à trois
bords"), dépasse du sol la chose qui précisément donne son nom au lieu :
un "très grand" harpon en fer à trois facettes. Tandis que dans la
zone dite Kheliugur ("peuple de fer"), entre deux rivières, il y a un
terrier en fer où gisent "des cyclopes, minces et noirs, vêtus de
fer". Il se déclara capable d'y conduire quiconque le désirait, affirmant
la proximité du site, mais personne ne le crut. Il est mort depuis.
Un autre de ces objets
fut, semble-t-il, couvert par la construction d'un barrage sur la Viliuy,
un peu en aval de la Erbiie. Selon le récit d'un des constructeurs du projet
hydroélectrique de la Viliuy, lorsqu'ils creusèrent un canal de déviation
pour assécher le talweg principal ils découvrirent une "plaque" convexe
en métal. Pressés par les délais, les responsables du projet firent une
inspection de routine et donnèrent l'ordre de poursuivre les travaux.
Il existe une foison de
récits émanant de personnes qui sont tombées par hasard sur des constructions
de ce genre, mais à défaut d'indications précises il est extrêmement difficile
de les localiser, tant ce pays est d'une monotonie déprimante. Certains anciens ont un jour raconté que, dans un lieu appelé Tong Duurai,
coule un ruisseau appelé Ottoamokh ("des trous dans le sol") autour
duquel existent des cavités incroyablement profondes connues sous le nom de
"gouffres ricanants".
Cette même appellation
apparaît dans des légendes qui y situent la demeure d'un géant flamboyant et
destructeur des alentours. Chaque six ou sept siècles, une monstrueuse boule de
feu jaillit de ce lieu et, soit explose juste après sa sortie, soit s'envole
dans le lointain pour (selon les chroniques et légendes locales) exploser au
loin. Elle a pour effet de transformer une région s'étendant sur des centaines
de kilomètres en un désert calciné parsemé d'éclats rocheux.
Les légendes Yakutes font
de nombreuses références à des explosions, tourbillons de feu et autres sphères
incandescentes montant dans les airs. Tous ces phénomènes sont, de toutes
façons, associés aux mystérieuses constructions métalliques que l'on trouve
dans la Vallée de la Mort. Certaines sont décrites comme des "maisons de
fer" grandes et rondes prenant appui sur un certain nombre de supports
latéraux. Elles n'ont ni porte ni fenêtre, seulement un "large trou
d'homme" au sommet du dôme. Certaines se sont presque entièrement
enfoncées dans le permafrost, ne laissant apparaître en surface qu'une
protubérance arquée à peine visible. Des témoins qui ne se connaissent pas
décrivent de la même manière ces "maisons de métal sonore". D'autres
objets sont éparpillés dans la région comme des couvercles, sphériques en métal
qui coiffent quelque chose d'inconnu. Les légendes Yakutes racontent que les
mystérieuses sphères de feu sont produites par "un orifice qui crache la
fumée et le feu" au centre d'un "couvercle d'acier fracassant".
Il s'agit aussi de la
source des tourbillons de feu qui, d'après les descriptions, ressemblent fort
aux effets des explosions atomiques d'aujourd'hui. Environ un siècle avant
chaque explosion ou série d'explosions, une sphère flamboyante fusait à très
grande vitesse de "l'orifice de fer" et, sans causer trop de dégâts,
montait sous la forme d'une mince colonne de feu. Au bout de celle-ci
apparaissait une très grande boule de feu.
Accompagnée de quatre
coups de tonnerre successifs, elle montait encore beaucoup plus haut et
s'éloignait en laissant une "traînée de fumée et de feu". Ensuite une
salve d'explosions se faisait entendre au loin...
Dans les années 1950, les
militaires soviétiques s'intéressèrent à cette région, pour le caractère
dépeuplé de sa frange nord, et y firent une série d'essais atomiques. Une des
explosions souleva une sérieuse énigme qui à ce jour interpelle les
spécialistes étrangers. Selon un communiqué de septembre 1991 de la radio
allemandeDeutsche Welle, lors de l'essai d'un engin nucléaire de 10 kg en 1954,
l'ampleur de l'explosion dépassa les calculs d'un facteur de 2 000 à 3 000 pour
des raisons inconnues, atteignant 20 à 30 mégatonnes, ce qui fut enregistré par
séismographie dans le monde entier.
La cause d'un tel écart de
puissance explosive demeure inexpliquée. L'Agence Tass avait alors émis une
dépêche selon laquelle une bombe à hydrogène compacte avait été testée dans
l'atmosphère, qui se révélera fausse plus tard. Après les essais, des zones
interdites furent délimitées et le travail continua en secret pendant plusieurs
années.
Mythes et
légendes
Cherchons dans le passé
lointain les indices laissés dans la poésie épique. Ainsi qu'en témoignent les
légendes transmises par voie orale, à l'époque lointaine où tout commença, le
pays était habité par un petit nombre de nomades Tungus. Un jour, leurs lointains
voisins virent leur territoire brusquement plongé dans une obscurité profonde
et tout fut secoué par une déflagration assourdissante. Un ouragan de force
inconnue survint et le pays subit d'énormes chocs. Des éclairs zébrèrent le
ciel en tous sens. Lorsque le calme revint et que l'obscurité se leva, les
nomades assistèrent à un spectacle sans précédent. Au milieu du pays dévasté,
brillant au soleil, se dressait une haute structure verticale visible à une
distance de plusieurs jours de marche.
Pendant longtemps, la
structure émit des bruits désagréables et assourdissants tout en diminuant
progressivement de taille jusqu'à disparaître complètement dans le sol. A la
place de la haute structure il y eut un immense orifice vertical béant. Selon
les termes étranges des légendes il était constitué de trois niveaux de
"gouffres ricanants". Ses entrailles étaient réputées contenir un
pays souterrain possédant son propre soleil, lequel était cependant en voie
d'extinction. Une puanteur étouffante montait de l'orifice, si bien que
personne ne demeura dans le voisinage. A distance on pouvait parfois apercevoir
une "île tournoyante" apparaissant au-dessus de l'ouverture et ceci
s'avéra en être le "couvercle retentissant". Ceux que la curiosité poussait
à s'approcher pour voir n'en revenaient jamais. Les siècles passèrent ; la vie
continua comme auparavant. Personne ne s'attendait à quoi que ce soit
d'extraordinaire, mais un jour se produisit un petit tremblement de terre et le
ciel fut traversé par un mince "ouragan de feu". A son sommet apparut
une boule de feu aveuglante. Accompagnée "d'une série de quatre coups de
tonnerre" et laissant derrière elle une traînée de feu, la sphère fila en
suivant une trajectoire basse descendante et, après avoir disparu derrière l'horizon,
explosa. Les nomades furent perturbés mais n'abandonnèrent pas leur territoire
puisque le "démon" ne leur avait fait aucun mal mais avait explosé
sur celui d'une tribu hostile voisine. Quelques décennies plus tard,
l'événement se reproduisit : la boule de feu s'envola dans la même direction et
ne détruisit, cette fois encore, que les voisins. De toute évidence, ce
"démon" était en quelque sorte leur protecteur qu'ils baptisèrent
pour la légende : Niurgun Bootur, "le héros flamboyant".
Cependant, quelques temps
plus tard, survint un événement qui épouvanta même ceux qui se trouvaient dans
les parages les plus lointains. Une gigantesque boule de feu jaillit de
l'ouverture dans un hurlement tonitruant et explosa:.. juste au-dessus ! Il
s'ensuivit un grand tremblement de terre. Certaines collines se fendirent de
failles de plus de 100 mètres de profondeur. Après l'explosion, une "île
rotative" balaya tout sous elle d'une "mer de feu". Les effets
de l'explosion se firent sentir à plus de mille kilomètres à la ronde. Les
tribus nomades qui survécurent à la périphérie de cette zone s'enfuirent dans
toutes les directions, cherchant à s'éloigner du lieu fatal, mais cela ne les
sauva pas de la mort. Ils succombèrent tous à une curieuse maladie qui ne se
transmettait que génétiquement. Ils léguèrent cependant le témoignage précis de
ce qui était arrivé, inspirant les très tragiques et belles légendes composées
par les conteurs Yakut.
Un peu plus de 600 années
s'écoulèrent. De nombreuses générations de nomades étaient venues et reparties.
Les avertissements des lointains ancêtres furent oubliés et des gens s'installèrent
à nouveau dans la région. Alors l'histoire se répéta... La boule de feu de
Niurgun Bootur apparut au-dessus d'un tourbillon flamboyant et s'en alla encore
exploser au-delà de l'horizon. Quelques décennies plus tard, une deuxième boule
de feu déchira l'atmosphère (ou l'appela cette fois Kiun Erbiie, "le
héraut aérien étincelant" ou "messager"). Vint alors une autre
explosion dévastatrice à laquelle les légendes donnèrent à nouveau une tournure
anthropomorphique. On lui donna le nom de Uot Usumu Tong Duurai, qui peut se
traduire approximativement par "l'étranger criminel qui perça la terre et
se cacha dans les profondeurs, détruisant tout aux alentours dans un tourbillon
flamboyant".
Il importe de noter qu'à
la veille du vol du géant nuisible Tong Duurai, apparut dans le ciel le
messager du Dyesegei céleste, le champion Kiun Erbiie qui traversa le firmament
comme un "bolide tombant" ou "éclair fulgurant" pour
avertir Niurgun Bootur du combat imminent.
L'événement légendaire le
plus significatif fut le jaillissement de Tong Duurai des profondeurs et
livrant bataille à Niurgun Bootur. Cela se produisit à peu près comme suit :
tout d'abord un tourbillon serpentaire ramifié jaillit de
"l'orifice", surmonté d'une boule de feu gigantesque qui, après
plusieurs coups de tonnerre, fonça haut dans le ciel. Elle était suivie d'une
escorte, "un essaim de tourbillons fatals" qui dévastèrent les
environs.
Mais il y eut des cas où
Tong Duurai rencontra Niurgun Bootur au-dessus de sa source, après quoi le pays
resta sans vie pendant longtemps. Les descriptions varient considérablement :
plusieurs "héros flamboyants" pouvaient surgir de l'ouverture
simultanément, voler quelque distance et exploser en un lieu. Tel fut le vol de
Tong Duurai. Une étude des couches de terrain indique que l'intervalle entre
les explosions ne dépassait pas 600 à 700 ans. Ces légendes sont le reflet
vivant de ces événements, mais l'absence de tradition écrite nous prive de
documents tangibles. Il semble cependant que cette lacune est compensée par les
chroniques historiques d'autres peuples.
Les chroniques
d'autres ethnies
Dans l'ensemble, à des
intervalles de 600 à 700 ans, se produisirent plusieurs explosions, ou plutôt
une combinaison d'événements dont certains n'étaient qu'annonciateurs. Tous ces
faits furent soigneusement relatés par la poésie épique, les traditions et les
légendes. Curieusement, des légendes similaires circulent dans les zones
équatoriales de la planète, où des explosions ou "boules de feu
géantes" apparues soudainement dans le ciel détruisirent plusieurs
civilisations anciennes.
À en juger par les
résultats d'études archéologiques menées dans la haute vallée de la Viliuy par
SA. Fedoseyeva, l'occupation variable intermittente de ce territoire remonte au
quatrième millénaire avant J.-C. Au cours du premier millénaire après J-C., le
fil de l'histoire est interrompu, et cela n'est pas en contradiction avec la
date possible de la dernière explosion historique, soit septembre 1380. Le
nuage soulevé masqua le soleil sur l'Europe pendant plusieurs heures. Des
séismes violents eurent lieu dans plusieurs zones géoactives.
Cet événement est consigné dans des documents écrits. Dans les chroniques russes, cela coïncide avec la bataille du Champ de Kulikovo : "...l'obscurité ne se dissipa que dans la deuxième moitié de la journée. Il souffla un vent d'une telle force qu'une flèche tirée d'un arc ne pouvait progresser contre lui..." Ce fait contribua à la victoire des Russes.
Cependant les explosions sont décrites de manière bien plus vivante dans les légendes Tungus que dans d'autres sources. A en juger par les récits, elles dépassaient de loin la puissance des armes nucléaires modernes.
Si nous adoptons comme
date de départ 1380 et que nous remontons dans le passé nous pouvons repérer
ces faits. Par exemple, en 830 fut détruite la culture des Mayas qui occupaient
la péninsule du Yucatan au Mexique. Plusieurs de leurs villes furent ruinées
par une explosion de puissance gigantesque.
Certains épisodes de la
Bible ressemblent aux légendes Yakut, par exemple la description des plaies
d'Égypte et l'anéantissement de Sodome et Gomorrhe. Dans une oasis de la
péninsule arabe, une ville ancienne fut détruite et littéralement réduite en
cendres. Selon la légende, ceci se produisit lorsqu'une énorme boule de feu
apparut dans le ciel et explosa.
Les archéologues ont découvert une cité dévastée à Mohenjo-Daro, dans le sous-continent indien. Les traces de la catastrophe, des murs de pierre fondus, indiquent sans conteste une explosion de type nucléaire. Des événements similaires sont décrits dans des chroniques chinoises du XIVème siècle. Elles racontent que, loin dans le nord, un nuage noir s'éleva au-dessus de l'horizon et couvrit la moitié du ciel, projetant de gros morceaux de roche. Des pierres tombèrent aussi du ciel en Scandinavie et en Allemagne et des incendies éclatèrent dans plusieurs villes. Les savants prétendirent que c'était des pierres très ordinaires et qu'un volcan devait avoir fait irruption quelque part.
La cause de tous ces
malheurs ne serait-elle pas Tong Duurai qui depuis des siècles jaillit du sol ?
Tandis qu'à son apparition Niurgun Bootur obscurcit la moitié du ciel, Tong
Duurai le dépasse en taille et, montant au ciel, disparaît complètement. Nous
observons que dans la Vallée de la Mort, la radioactivité ambiante augmente à
des intervalles réguliers, un phénomène que les spécialistes ne peuvent
expliquer.
Source : http://voltair.free.fr/tunguska/uvarov_01.html
Source : http://voltair.free.fr/tunguska/uvarov_01.html
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