Arkaïm (en
russe : Аркаим) est un site archéologique situé dans la steppe au sud
de l'Oural, 8,2 km au nord-nord-ouest d'Amourski, et à 2,3 km au sud-sud-est
d'Alexandronvski, deux villages de l'oblast de Tcheliabinsk, Russie, juste au
nord de la frontière du Kazakhstan.
Le site est généralement
daté du XVIIe siècle av. J.-C.. D'autres datations, remontant
jusqu'au XXe siècle av. J.-C., ont été proposées. Il s'agissait d'une
implantation de la culture Sintachta.
Découvertes et fouilles
Le site est découvert en
1987 par une équipe de scientifiques de Tcheliabinsk menée par Guennadi
Zdanovitch qui préparaient la zone qui devait être inondée pour créer un
plan d'eau derrière un barrage. Au début, leurs découvertes ont été ignorées
par les autorités soviétiques, qui avaient planifié d'inonder le site
comme Sarkel auparavant, mais l'attention soulevée par les rumeurs au
sujet de la découverte a obligé le gouvernement soviétique à revoir ses plans
en ce qui concernait l'inondation de la région. L'endroit a été désigné réserve
culturelle en 1991, et en mai 2005, le site a été visité par l'ex-Président
Vladimir Poutine.
Implantation
Bien que le site ait été
incendié et abandonné, beaucoup de détails sont visibles et bien conservés.
Arkaïm est similaire dans la forme mais bien mieux préservé que sa
voisine Sintachta (en), où le premier char a été déterré. Le site
était protégé par deux parois circulaires. Il y avait une place centrale,
entourée de deux cercles de logements séparés par une rue. Le site couvre
environ 20 000 m2. Le diamètre du mur d'enceinte était de 160 m. Il a
été construit à partir de la terre tassée dans des cadres en bois, et renforcé
par des briques d'argile non brûlées, avec une épaisseur de 4-5 m. et une
hauteur de 5,5 m. L'ensemble des lieux est entouré d'un fossé de 2 m de
profondeur.
Il y a quatre entrées
différentes perçant la paroi extérieure et intérieure avec une entrée
principale à l'ouest. Les habitations disposaient d'une surface de 110-180 m².
L'anneau extérieur comprend 39 ou 40 logements, avec des ouvertures donnant sur
une rue circulaire qui fait le tour des lieux. L'anneau intérieur comprend 27
logements, disposés le long de la paroi interne, avec des portes ouvrant sur la
place centrale carrée de 25 par 27 m. La rue centrale est drainée par un canal
couvert. Zdanovitch estime qu'environ 1 500 à 2 500 personnes
pourraient avoir vécu dans la colonie.
À proximité des murs d'Arkaïm, étaient des terres
arables, 130-140 m par 45 m (430 à 460 m par 150 m), irriguées par un réseau de
canaux et de fossés. Des vestiges de graines de millet et d'orge ont été
trouvés.
La date
du XVIIe siècle av. J.-C. suggère que l'établissement de
cette colonie était contemporain, ou bien a suivi de peu, la migration
indo-aryenne en Asie du Sud et en Mésopotamie (la culture Gandhara figurant
dans le nord du Pakistan à partir de 1600 av. J-C., les dirigeants
Indo-Européens Mitanni atteignant l'Anatolie 1500 ans av. J-C., les deux
étant à peu près distantes de 3 000 km de la zone du
Sintachta-Petrovka), et que c'était soit les débuts d'une culture iranienne, ou
bien encore une branche indo-iranienne inconnue qui n'a pas survécu à son
histoire.
Depuis sa découverte, Arkaïm a éveillé
l'attention d'une large portion du public et des médias en Russie, y compris
des organisations ésotériques, New Age et pseudo-scientifiques. On a pu dire
qu'il s'agissait du plus énigmatique des sites archéologiques sur tout le
territoire russe, et, comme pour de nombreuses découvertes archéologiques, un
certain nombre d'interprétations contradictoires ont été avancées.
Swastika City
Observatoire
La similitude de la
latitude, la date et la taille conduit certains archéoastronomes (Bystrushkin
2003) à comparer Arkaïm avec Stonehenge en Angleterre. Selon leurs
déclarations, l'observatoire néolithique de Stonehenge permet l'observation de
15 phénomènes astronomiques à partir de 22 éléments, alors que l'observatoire
d'Arkaïm permet l'observation de 18 phénomènes astronomiques à partir de 30
éléments. La précision des mesures de Stonehenge est estimée à 10 arc-minute à
un degré, alors qu'à Arkaïm il descend à 1 arc-minute. Une telle précision des
observations astronomiques n'a pas été répétée avant la compilation de
l'Almageste environ 2 millénaires plus tard. L'interprétation selon laquelle
Stonehenge ou Arkaïm auraient servi en tant qu'observatoires n'est pas
universellement acceptée.
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